Polémique sur le périmètre de l’autonomie entre les régions de Laâyoune-Sakia El Hamra et Guelmim-Oued Noun

Sidi Hamdi Ould Errachid, président du Conseil de la région Laâyoune-Sakia El Hamra

Sidi Hamdi Ould Errachid, président du Conseil de la région Laâyoune-Sakia El Hamra . DR

Revue de presseUn désaccord politique de haut niveau a éclaté entre les responsables des régions de Laâyoune-Sakia El Hamra et de Guelmim-Oued Noun au sujet du périmètre et de la philosophie du plan d’autonomie pour le Sahara. Les propos de Sidi Hamdi Ould Errachid ont provoqué de vives réactions, conduisant Mohamed Aboudrar à les qualifier «d’irraisonnables et d’exclusifs», et à défendre une vision élargie et inclusive de ce projet national. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 18/11/2025 à 20h25

Une déclaration de Sidi Hamdi Ould Errachid, président du conseil de la région Laâyoune-Sakia El Hamra, concernant le périmètre du plan d’autonomie, a provoqué de vives réactions parmi les tribus de la région voisine de Guelmim-Oued Noun.

Cette prise de position a notamment été contredite avec force par Mohamed Aboudrar, membre du conseil de la région de Guelmim-Oued Noun. Ce dernier a qualifié les propos de Ould Errachid «d’irraisonnables et d’inexacts», y décelant «une tendance à l’exclusion». «Aboudrar a fermement rappelé que l’autonomie ne saurait être conçue comme une compensation pour des territoires antérieurement administrés par l’Espagne, ni comme la résolution d’un conflit fictif», rapporte Assabah en date du mercredi 19 novembre.

Bien au contraire, a-t-il poursuivi, il s’agit d’un «grand projet national destiné à la gestion d’un espace aux caractéristiques entremêlées, et qui doit se faire sans discrimination ni exclusion». Aboudrar est même allé jusqu’à envisager une extension future du dispositif à d’autres régions du Royaume. «Lorsque nous, les Ouednanis, affirmons que l’autonomie concerne les trois régions du Sahara, il ne s’agit pas de résoudre un conflit artificiel, mais de proposer un modèle de gestion pour un territoire où convergent des affinités historiques, culturelles et sociales», a-t-il martelé. L’objectif ultime, a-t-il conclu, est d’instaurer un «équilibre stratégique» dans la gouvernance de la zone, et non d’instaurer le monopole d’une catégorie au détriment d’une autre.

En réponse à cette controverse, les partisans de Ould Errachid ont émis des réserves sur la nature du débat. Ils estiment que toute discussion sérieuse sur le Sahara marocain ne doit pas se fonder sur des interrogations journalistiques piégées, souvent marquées par une recherche de sensationnalisme et de division. Ils soutiennent que les questions posées n’étaient pas innocentes et cherchaient à amener l’interlocuteur à adopter des positions susceptibles d’être interprétées hors de leur contexte.

Une source proche du président du conseil de Laâyoune-Sakia El Hamra a tenu à préciser que «les positions de Hamdi Ould Errachid sont connues et constantes depuis des décennies». «Elles reposent, selon cette source, sur une défense claire et explicite de la marocanité du Sahara et sur la promotion du projet d’autonomie comme « la solution réaliste et pratique à un différend artificiel», note Assabah.

La même source a ajouté qu’avant d’être un acteur politique, Errachid est avant tout un homme d’État d’une grande sagacité, et que sa réponse ne contenait aucun élément offensant ou exclusif. Il s’agirait plutôt d’une simple «clarification des limites juridiques et politiques établies par l’ONU», formulée en dehors de toute «interprétation hâtive ou de mauvaise foi».

Par La Rédaction
Le 18/11/2025 à 20h25