Polémique: Benkirane s'en prend aux médecins privés

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Revue de presseKiosque360. Le Chef degouvernement accuse les médecins d’avidité et d'enrichissement sur le dos des patients en leur imposant des opérations dont ils n’ont pas besoin. En réponse, les concernés l’ont qualifié de «populiste».

Le 28/09/2016 à 20h30

Le Chef du gouvernement sortant vient, encore une fois, de se mettre sur le dos une tranche de la société. Cette fois, il s’agit du corps des médecins, principalement ceux du secteur privé. Il les accuse d’avidité et de recherche de gain facile en imposant aux patients des opérations chirurgicales que leur cas ne nécessite pas forcément, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 29 septembre. Et comme il fallait s’y attendre, les déclarations du Chef de gouvernement ont suscité une vague de mécontentements et d’indignations chez les médecins. Ces derniers, qui n’acceptent surtout pas que le secrétaire général du PJD fasse sa campagne électorale à leurs dépens, ne sont pas près de laisser passer cette bourde. Ils ont d’abord commencé par le saisir officiellement par lettre pour lui exprimer leur déception quant à ces «déclarations irresponsables» venant, de surcroît, d’un Chef de gouvernement.

Ces déclarations, faites dans le cadre de l’un des nombreux meetings politiques du chef de gouvernement, ont été enregistrées. La vidéo a vite fait le tour des réseaux sociaux où elle a été largement diffusée. Ces propos reflètent, en outre, une vision étriquée du Chef de gouvernement concernant la mission des médecins qui exercent dans le secteur privé. Il les accuse, en plus, de «vouloir amasser de l’argent» et de «n’éprouver aucune pitié pour leurs patients», faisant peu de cas de la véritable et noble mission d’un médecin qui est, avant tout, de sauver des vies. 

Pour sa part, le Syndicat national des médecins privés a réagi en exigeant du Chef de gouvernement de retirer ses propos. Le Syndicat qualifie d’ailleurs la sortie de Abdelilah Benkirane de «populiste» et l’accuse de chercher à dresser l’opinion publique contre les médecins.

De tels propos représentent également, poursuit le syndicat, une insulte envers l’intelligence des patients. Comment, s’interrogent les médecins, mener un patient au bloc opératoire sans avoir fait un diagnostic et réalisé des analystes? D’autant plus que, dans certains cas d’urgence, ne pas opérer le patient sur le champ relève de l’erreur médicale.

Concernant les honoraires des médecins, le Syndicat considère qu’ils sont relativement «dérisoires», compte tenu des hausses vertigineuses des prix de denrées alimentaires et autres produits et services de première nécessité, durant le mandat du Benkirane.D’ailleurs, estiment les médecins, si le secteur de la Santé est dans un état déplorable, c’est à cause de la politique du gouvernement. Nul autre ne peut être tenu pour responsable de la dégradation du secteur.

Par Amyne Asmlal
Le 28/09/2016 à 20h30