Les centrales syndicales accusent le gouvernement d’ignorer délibérément leurs revendications. Et pour montrer leur détermination, quatre d’entre elles ont annoncé, hier, plusieurs mesures. Il s’agit de l’Union marocaine du travail (UMT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT).
«Les quatre centrales syndicales envisagent une marche nationale le dernier dimanche du mois en cours. Elles ont également annoncé leur intention d’observer une grève le 10 décembre prochain, en guise d’avertissement. S’ensuivra une grève générale dans les secteurs public, semi-public et privé dont la date sera communiquée ultérieurement», rapporte le quotidien “Akhbar Al Yaoum” dans sa livraison du mercredi.
Lors de la conférence de presse d’hier, où ces annonces ont été faites, les centrales syndicales ont rappelé leurs revendications: hausse générale des salaires et pensions de retraites, baisse de la pression des impôts sur les revenus, rehaussement du salaire maximum non imposable à 6.000 DH, etc.
“Combattre le travail précaire”
Les centrales syndicales veulent être partie prenante du processus de réforme des retraites. Elles exigent également le respect total du Code du travail ainsi que l’obligation pour tout employeur de déclarer l’ensemble de ses salariés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). «Pour les centrales syndicales, il est urgent de combattre le travail précaire et d’encadrer le travail contractuel», ajoute le journal.
Les quatre centrales regrettent que le gouvernement soit insensible aux messages qu’elles essayent de lui faire parvenir, comme son absence à la marche de la fête du Travail. Elles estiment également qu’au bout de quatre ans de mandat, l’actuel gouvernement a démontré son incapacité à réformer des secteurs sensibles tels que l’enseignement et à gérer les requêtes des travailleurs.
Pour Miloudi Moukharik, Secrétaire général de l’UMT, «c’est le gouvernement qui a poussé les syndicats à faire grève lorsqu’il a décidé unilatéralement de geler les discussions». Les centrales syndicales ont été encouragées dans leur décision par la loi de finances 2016 qui, selon elles, ne répond pas à leurs revendications de réduction de l’imposition sur le revenu.
Enfin, selon Moukharik, la décision de Benkirane de soumettre le projet de loi de réforme des retraites au Secrétariat du gouvernement, annoncée lors d’un récent entretien télévisé, a encouragé les centrales syndicales à agir vite.