Plages: walis et gouvernement déclarent la guerre au chaos

La plage de Bouznika.

Revue de presseL’État passe à l’action contre l’occupation illégale des plages. Menées par les walis et gouverneurs, des campagnes de libération rigoureuses entendent mettre fin au règne informel des loueurs de parasols, restituant ainsi aux citoyens un accès libre à leur littoral. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 26/06/2025 à 21h08

Depuis le début du mois de juin, les autorités ont engagé une vaste opération de libération des plages illégalement occupées par des exploitants non autorisés, notamment les loueurs de parasols. Une campagne sans précédent, marquée par une rigueur assumée, qui s’étend désormais à tout le littoral nord, notamment dans les préfectures de Tanger, Tétouan et Fnideq, relève le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 27 juin.

Le dernier week-end a été particulièrement révélateur du changement de ton, lit-on. Une fermeté accrue a été constatée dans les interventions. Des dizaines de parasols, chaises et tables installés sans autorisation ont été saisis par les forces de l’ordre, tandis que des zones entières ont été vidées de leurs occupants illégitimes.

Plusieurs hauts responsables se sont impliqués personnellement dans ces campagnes, note le quotidien. Yassine Jari, gouverneur de la préfecture de M’diq-Fnideq, a été vu sillonnant le littoral à bord de son véhicule, supervisant directement les opérations dans des zones sensibles comme Marina Smir, Restinga ou encore le long de la corniche de Martil. Son téléphone à l’oreille en permanence, il coordonnait en temps réel les actions des forces locales.

Même implication du côté de Younes Tazi, wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et gouverneur de la province de Tanger-Assilah, qui suit le dossier de près malgré un agenda chargé. Selon des sources proches du wali citées par Al Ahdath Al Maghribia, des consignes strictes ont été données pour ne tolérer aucun retour à l’anarchie sur les plages de la région.

Lundi soir, les autorités de Tanger ont mené une opération musclée sur les plages de Ghandouri et Malabata. Sous l’égide directe du wali, des équipements de plage installés sans autorisation ont été confisqués. L’action s’inscrit dans une volonté claire: restituer aux citoyens un accès libre et équitable aux plages du Royaume, conformément aux lois encadrant l’usage du domaine public maritime.

Malgré cette offensive, des bénéficiaires du «négoce des plages» cherchent à résister. Certains exploitants encourageraient des jeunes à manifester contre les interdictions, espérant fatiguer les autorités et voir leur zèle diminuer au fil de l’été, relate Al Ahdath Al Maghribia. En toile de fond, des revenus illégaux estimés à plusieurs millions de dirhams chaque saison, générés par la location sauvage d’espaces sur le sable.

Mais la position officielle est claire. Le retour à l’anarchie n’est plus envisageable. Des solutions régulées pourraient être envisagées, à condition de s’appuyer sur un cahier des charges strict, limitant le nombre d’autorisations et garantissant un respect total des règles en vigueur.

La campagne a reçu un large soutien populaire. Sur les réseaux sociaux, les témoignages affluent pour saluer la restitution de plages longtemps privatisées illégalement. De nombreux Marocains demandent la poursuite de cette «guerre contre le parasol sauvage», qu’ils considèrent comme une mesure de justice sociale.

Dans le même temps, certaines rumeurs ont circulé, affirmant que les plages seraient désormais concédées à de grandes entreprises, excluant les jeunes de la région. Les autorités ont rapidement démenti ces allégations. L’objectif est bien de garantir un accès libre et équitable à tous les Marocains, sans passe-droit ni privilège.

Par Imane Idrissi
Le 26/06/2025 à 21h08