PJD: un vent de fronde féminine contre les «gardiens du temple»

Aâtimad Zahidi a démissionné de tous les organes du PJD après avoir accusé ce parti de dictature, de fraude et de mensonge.

Aâtimad Zahidi a démissionné de tous les organes du PJD après avoir accusé ce parti de dictature, de fraude et de mensonge. . DR

Revue de presseKiosque360. Les femmes du PJD ont décidé de franchir le Rubicon pour promouvoir leur émancipation politique et intellectuelle. Pour ce faire, elles mènent une fronde pour couper le cordon ombilical du parti avec le MUR. Les détails.

Le 02/01/2021 à 05h49

Une fronde féminine menée par des femmes leaders et des parlementaires du PJD contre le MUR (bras idéologique et théologique du parti), se profile à l’horizon. Le MUR agit, réagit et se comporte avec les adhérents du parti selon leur degré de proximité avec cette instance idéologique, leurs affinités avec elle, l’obéissance à ses cheikhs et aux anciens fondateurs du parti.

D’après les sources du quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 2 et 3 janvier, des femmes leaders et des parlementaires du parti ont décidé de relever le défi et de franchir cette ligne contre les cheikhs du MUR qui ont serré les vis autour de leurs actions politiques sur le terrain et au niveau de la gestion des collectivités territoriales.

Ces femmes, qui comptent emboîter le pas à Amina Maelainine, Imane Yacoubi et Atimad Zahidi, refuseront d’être traitées comme un troupeau dépendant et suiviste, même de leur organisation féminine. Car, précisent les sources du quotidien, «cette organisation féminine ne rend public aucun communiqué sans consulter au préalable les cheikhs du MUR et les vétérans du parti». Ce qui place tout le monde sous l’emprise de l’autoritarisme (attahakoum).

A ce propos, les mêmes sources font savoir que la bataille pour l’émancipation politique et intellectuelle sera menée par la gent féminine sur les réseaux sociaux. Et ce, «en postant des tweets au risque d’être attaquées par les brigades électroniques du parti». Cette action des femmes de la Lampe, ajoutent les mêmes sources, est menée en guise de soutien à un appel silencieux au sein du parti, appelant «à couper le cordon ombilical avec le bras idéologique du parti, qui agit en tant que «gardien du temple», passant au peigne fin toutes les actions». «Son arme est d’accuser de trahison ou de braquer les projecteurs sur la vie privée», déplorent les femmes du PJD.

Dans cette bataille, poursuit le quotidien, les femmes de la Lampe ont décidé de franchir les lignes rouges tracées par les vétérans du parti, qui interdisent la coordination avec des élus d’autres partis en les diabolisant. Ce qui avait privé le PJD de la direction de certaines collectivités territoriales ou lui avait fait perdre la présidence d’autres, comme fut le cas à Mohammedia et dans la région de Draâ-Tafilelt quand les majorités se sont révoltées contre les présidents.

Les sources du quotidien indiquent que la députée Amina Maelainine, qui avait pris le flambeau de cette fronde féminine, a été à plusieurs reprises la cible des critiques des ministres du parti, lors des débats au parlement autour des projets de loi. Pour sa part, Imane Yacoubi a dévoilé des réalités choquantes, en soulignant que des conflits politiques et des failles de certains membres du parti ont fait d’elle un instrument de diabolisation, responsable de tous les maux. De son côté, Aâtimad Zahidi a mis à nu la mainmise du MUR sur les instances du parti, son comportement despotique et le fait de juger les membres du parti selon leurs affinités avec ses cheikhs.

Par Mohamed Younsi
Le 02/01/2021 à 05h49