Une commission spéciale du PJD, dirigée par Mustapha Ramid, a auditionné, jeudi dernier, Amina Maelainine sur l’affaire de son escapade sans voile à Paris. Les «juges» du parti reprochent à la députée islamiste «des comportements qui contrastent avec les principes déclarés du PJD».
Les pièces à conviction du délit commis par Maelainine étant des photos prises lors de ses voyages privés qui ont fuité sur les réseaux sociaux. Certaines sources affirment qu’il est probable que cette commission puisse prendre une décision sans précédent. Une éventualité qui se base sur l’audience de ce procès qui s’est prolongée jusqu’à une heure tardive de la nuit de jeudi. «L’accusée» a essayé d’atténuer l’onde de choc de ce procès en affirmant dans un post, diffusé sur les réseaux sociaux, qu’elle est victime d’un complot et qu’elle a choisi de l’affronter toute seule. Très affectée, la députée islamiste n’a pas hésité à qualifier de terrorisme tout ce qu’elle a enduré jusqu’ici: «La terreur multidimensionnelle que j’ai subie est une forme de terrorisme qui a engendré la peur chez les gens. Du coup, ils ne peuvent même pas le dénoncer, voire ils se sentent visés et menacés de subir le même sort».
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du samedi 23 février, que la députée islamiste a reconnu la véracité de la photo prise devant le «Moulin rouge» à Paris après l’avoir démentie lorsqu’elle a fait le tour des réseaux sociaux. Ce faisant, elle n’a pas hésité à tirer sur son collègue au parti, Mustapha Ramid, qui était le premier, voire le seul dirigeant du PJD, à l’avoir menacée de sanctions. Très en colère, Maelainine a déclaré: «Je suis au milieu d’une bataille menée avec les armes de la diversion massive et la brume épaisse pour voiler les véritables questions qui dépassent les faits et les individus». Et de marteler de plus en plus fort: «Je refuse que l’on réduise mon parcours à une simple tenue vestimentaire ou un tissu particulier. Je suis une professeur de philosophie qui a appris à ses élèves comment elles doivent être fières de leur humanisme et de leur «moi», de leur esprit avant leur corps ou leur habit». Maelainine poursuit en affirmant qu’elle respecte les choix des femmes qu’elles soient voilées ou pas car «les valeurs qu’elles représentent se traduisent par la conscience et la capacité à influencer la marche de l’humanité. Car le bon Dieu vous a octroyé des potentialités et des talents qui dépassent les limites du corps, des vêtements et du désir».
Ramid, instigateur de ce procès, avait taclé Maelainine après la publication des photos sans voile à Paris en affirmant: «Elle s’est présentée devant les électeurs avec une tenue caractéristique qui lui a permis de gagner leur confiance. Une tenue qui est devenue sa marque de fabrique, son adresse et son cachet. Mais aujourd’hui, son habit contraste avec les principes qu’elles avaient portés». Ramid a poursuivi en disant que «si les rumeurs s’avéraient réelles, j’affirme sur le champs que Maelainine n’a pas le droit d’avoir deux visages. Personne, parmi nous, ne peut supporter cette «percée», car ici comme ailleurs, nous devons garder notre particularisme». A l’époque de la diffusion de la photo, Mustapha Ramid a fait savoir que le PJD allait prendre une décision tranchante contre Maelainine. Le ministre des Droits de l’homme semble avoir tenu sa parole.