On savait que le mandat de Saâd-Eddine El Othmani à la direction du PJD ne serait pas de tout repos. Mais de là à voir ses "frères" s’entre-déchirer...
Au moment où le PJD se prépare à un dialogue interne pour tourner définitivement la page Abdelilah Benkirane, voilà que de graves divergences font surface, rapporte ainsi Al Ahdath Al Maghribiya dans son édition de ce 1er mai. Selon la publication, la section estudiantine du PJD à Rabat aurait, en effet, présenté sa démission pour protester contre le monopole décisionnel du président de l’organisation des étudiants.Al Ahdath parle même de la naissance d’un courant réformateur dénommé «Al Wafae» (Fidélité). Les initiateurs de ce mouvement critiquent ouvertement la mainmise de certains dirigeants du PJD qu’ils accusent d’utiliser la section estudiantine pour régler leurs comptes.
Ce mouvement, précise Al Ahdath, demande l’ouverture d’une enquête sur les poulains du PJD qui, en contrepartie d’avantages et de postes, ont été utilisés dans les guerres entre "frères". Et cette guerre intestine ne concerne pas que la capitale. Des ondes de choc sont recensées un peu partout au sein du parti au pouvoir.Ainsi, selon Al Akhbar, la branche estudiantine était intervenue à Fès pour élire une section provinciale composée essentiellement de partisans de Benkirane. Cette section, dans sa nouvelle configuration, ne comprend pas plusieurs présidents d’arrondissements islamistes proches du maire Driss Azami Idrissi. En effet, pour en découdre avec la désormais vieille garde islamiste de Fès, il a été fait recours aux responsables, anciens et actuels, de la section estudiantine du PJD. Parmi eux, Mohamed Kabiri, l’un des fondateurs de cette organisation créée au moment où le parti d’El Othmani cherchait à se positionner un peu partout.