L’annonce a eu l’effet d’une douche froide sur les amis de feu Ahmed Zaidi. A moins de cent jours des élections législatives du 7 octobre, le ministère de l’Intérieur vient de leur demander de dissoudre leur parti, car illégalement constitué, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition de ce week-end des 2 et 3 juillet.
Le parti Alternative démocratique, créé il y a quelques semaines et la tête duquel a été porté Ali Elyazghi, fils cadet de l’ancien premier secrétaire de l’USFP, Mohamed Elyazghi, est donc considéré comme hors-la-loi. Le journal ne mentionne pas les raisons à l’origine de cette décision.
Toutefois, la coordination nationale du nouveau parti, qui fait office de Bureau politique, estime dans un communiqué rendu public vendredi 1er juillet, que les considérations formelles sur lesquelles le ministère de l’Intérieur, l’autorité de tutelle, s’est basé pour sa décision sont futiles et sans fondement.
C’est un fait, le parti qui était plongé dans les préparatifs des prochaines élections a été pris de court et a réuni sa Coordination nationale en catastrophe pour étudier un plan de riposte face à une décision qu’il juge «dangereuse et menace son existence».
L'Alternative démocratique qualifie, toujours dans son communiqué, cette décision de «politique» aux motivations purement électoraliste prise pour contenter certaines parties qu’il n’a pas nommées. Le parti dénonce par la même occasion la «partialité» et la «non-neutralité» du ministère de l’Intérieur qui agit de la sorte pour «faire dominer une polarisation politique imposée aux Marocains».
Une décision «étrange et anticonstitutionnelle»Les amis de feu Ahmed Zaidi vont plus loin en qualifiant cette décision «d’étrange et d’anticonstitutionnelle». Ceci, d’autant qu’elle vient après une séries d’entraves qu’a rencontrées cette formation depuis son congrès constitutifs des 7 et 8 mai dernier, à Mohammédia dans la salle Abderrahim Bouaibid jusqu’à ses récentes tentatives de tenir des réunions organisationnelles dans plusieurs villes.
En réaction, le parti a décidé d’introduire un recours près le tribunal administratif de Rabat, juridiction compétente, pour tenter de faire annuler cette décision. Dans le même temps, le parti continue de tenir les réunions de sa Coordination nationale (Bureau politique) pour suivre l’évolution de la situation. Il a également décidé de lancer une mobilisation générale dans les rangs du parti à travers le pays pour défendre le droit d’exister de leur formation et son projet politique.
Pour rappel, l'Alternative démocratique est née d’une énième scission de l’USFP. Sa création officielle a connu des hauts et des bas et a mis plusieurs mois à voir le jour, soit près d’un an après avoir reçu le feu vert du ministère de l’Intérieur. Et lors de la tenue du congrès constitutif, toutes les figures de proue du courant «Ouverture et démocratie», initiateur du projet, se sont retirés. C’est alors que Ali Elyazghi a été désigné coordinateur national du parti, l’équivalent de secrétaire général, alors qu’il était encore député de la première Chambre sous l’étiquette USFP.
D’autres militants du nouveau parti n’avaient pas encore officialisé leur démission de l’USFP au moment de la naissance de cette nouvelle formation. Ce qui peut être considéré comme une violation de la loi organique des partis politiques et, donc, un motif d’annulation du congrès. La loi stipule en effet qu’aucun citoyen ne peut adhérer à deux partis politiques en même temps.