La réunion de la commission de l’Intérieur au niveau de la Chambre des représentants a été ponctuée, mardi, par un recadrage des députés du Parti de la justice et du développement (PJD) par le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit, au sujet des pasteurs nomades. Le ministre Laftit, qui était convié à ladite commission à la tête d’une délégation de l’Intérieur, dont faisait partie Driss Jouahri, wali directeur général des Affaires de l’intérieur, a notamment reproché au parti de la Lampe, sans le citer nommément, d’amplifier le phénomène et de le dramatiser à des fins non avouées.
Selon le quotidien Assabah, qui se penche sur cette affaire dans son édition de ce jeudi 4 avril, le ministre Laftit a fait savoir que, depuis le début de l’année 2018, les services compétents n’ont enregistré que quinze incidents entre les pasteurs nomades et les habitants, notamment dans la région de la ville de Tiznit. Dans ce sillage, le ministre de l’Intérieur a rejeté les allégations des deux députés, Mohamed Lachgar et El Mellouki, du PJD, selon lesquels des pasteurs nomades, qui se déplaçaient en groupes nombreux, auraient commis des enlèvements en utilisant des armes et des voitures 4X4. Réfutant ces propos, le ministre a précisé qu’aucun enlèvement n’avait été enregistré, appelant les députés à «aider» le gouvernement par «leur silence», au lieu de propager des allégations mensongères. Et de souligner que les autorités compétentes étaient présentes sur le terrain pour protéger les citoyens et leurs biens, tout en assurant la mise en application des lois en vigueur.
Lors des débats, poursuit le quotidien, le député Mohamed Lachgar du PJD a été jusqu’à qualifier «l’autorité locale de mineure», provoquant la colère du ministre qui a immédiatement réagi en le remettant à sa place: «Non, monsieur, elle n’est pas mineure; assumez vos propos». Et de préciser que les autorités compétentes intervenaient sur le champ chaque fois qu’un incident était provoqué entre des pasteurs nomades et des habitants de la région, tout en garantissant à ces derniers la protection de leurs biens et en offrant aux premiers des espaces pastoraux.
Le ministre a condamné les agissements de certaines parties, allusion toujours faite au PJD, qui exploitent des problèmes sociaux en leur donnant une connotation politique et parfois même ethnique, incitant les citoyens à protester en véhiculant un discours politique qui n’a aucune relation avec les revendications légitimes des citoyens. D’ailleurs, révèle le ministre, depuis 2016, environ 48 mouvements de protestation ont été enregistrés au niveau de dix-neuf provinces, sachant que les sit-in observés dans le Souss n’étaient pas massivement suivis par les habitants, bien que cette région soit particulièrement concernée par le phénomène.