Dans son édition du lundi 13 avril, le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia braque ses projecteurs sur l’ambiance inhabituelle qui présidait au Parlement vendredi dernier, compte tenu des mesures décrétées pour faire face à l’évolution du Covid-19 au Maroc.
C’est, en effet, dans des circonstances tout à fait exceptionnelles que Habib El Malki, président de la Chambre des représentants, a donné le coup d’envoi de la séance plénière consacrée à l'ouverture de la deuxième session de l'année législative en cours.
Fait rarissime, la séance s’est déroulée pour la première fois devant une poignée de représentants et en l’absence des médias. Etat de crise sanitaire oblige, le discours du président de la Chambre des représentants a été prononcé devant 24 parlementaires (sur un total de 395) portant tous un masque et respectant les distances de sécurité.
Cité par le journal, le président de la première Chambre a salué les efforts consentis par l’Etat pour endiguer la propagation de la pandémie et rendu hommage au «modèle marocain» de gestion de la crise, porté par l’Exécutif et la société civile.
El Malki a insisté sur la place centrale du Parlement en tant que force de proposition et de solutions garantissant la base politique et institutionnelle aux autres pouvoirs. Il est ainsi, ajoute-t-il, nécessaire d’exercer ses fonctions pour accompagner l’ensemble des institutions de l’Etat et négocier cette phase de transition délicate que traverse le pays.
«La Chambre des représentants a pour rôle d’assister les mesures publiques adoptées dans la lutte contre l’épidémie Covid-19, avec ses différentes implications», explique El Malki. Et de souligner que «l’ensemble des composantes de la Chambre des représentants veille à ce que cette institution poursuive ses actions sur les plans du contrôle, de la législation et de l’évaluation des politiques publiques, dans la finalité de faire face au Coronavirus et ses répercussions socio-économiques».
El Malki a par ailleurs incité à la solidarité sociale, à l’unité nationale et au respect des mesures mises en place par les autorités pour limiter la propagation du virus.
Pour remplir son engagement et en plus d’accompagner les mesures publiques dans le contexte actuel, la Chambre sera appelée à mettre en œuvre son programme de contrôle, de législation et d’examen des projets et propositions de loi qui lui sont soumis.
Les propos du président de la Chambre viennent ainsi corroborer ceux de Ben Younes El Marzouki, professeur de droit constitutionnel, qui a indiqué que, même en cas de suspension du Parlement, les travaux de cette institution ne seraient pas totalement interrompus. Il a de même précisé que les travaux des commissions se poursuivraient, tout comme les lois continueraient d’être promulguées par le gouvernement en attendant d’être approuvées lors des séances publiques.