Beaucoup d’interrogations entourent l’annonce, mercredi 12 avril, de la démission d’Abdelilah Benkirane de son siège de député.
Le site du PJD, qui a annoncé l’information, explique qu’il s’agit là d’une rectification d’une situation non réglementaire, puisque le SG du parti devait renoncer à son siège lorsque le souverain l’avait nommé "Chef de gouvernement désigné" le 10 octobre 2016.
Contrairement à douze ministres du gouvernement sortant, qui avaient démissionné de leurs responsabilités gouvernementales au lendemain de leur élection à la Chambre des représentants, Abdelilah Benkirane avait, lui, gardé les deux casquettes gouvernementale et parlementaire.
Le site du PJD n’explique pas pourquoi Benkirane n’avait pas démissionné lorsqu’il était toujours Chef de gouvernement désigné, ni pourquoi il ne le fait qu'aujourd’hui, alors qu’il n’a plus de responsabilité gouvernementale.
Ahmed Moufid, universitaire et spécialiste du droit constitutionnel, relève que «Benkirane ne se trouve pas actuellement dans une situation d’incompatibilité et sa seule casquette aujourd’hui est celle de député». Une manière de dire que Benkirane n’était pas vraiment dans l’obligation de renoncer à son siège.
Pour d’autres observateurs de la scène politique, cette démission serait plutôt motivée par d’autres raisons qui feraient que Benkirane n’avait pas vraiment envie de redevenir un simple député, après avoir dirigé le gouvernement pendant cinq années.
Pour rappel, c’est Aziz Benbrahim qui devrait récupérer le siège d’Abdelilah Benkirane comme député représentant la circonscription de Salé.