La sérénité de la Chambre des représentants a volé en éclats ce lundi, sous l’effet d’une motion inédite. Aicha El Gourgi, députée de l’opposition (USFP), a provoqué un tollé général en lisant à haute voix la liste des ministres absents lors de la séance des questions orales. Cette démarche, perçue comme une provocation par les rangs de la majorité, a plongé l’assemblée dans un désordre indescriptible, obligeant la présidente de séance, Nadia Touhami (PPS), à suspendre les travaux pendant plus d’une heure, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du mercredi 23 juillet.
Les réactions n’ont pas tardé. Les députés de la majorité, outrés par ce qu’ils considèrent comme une entorse flagrante au règlement intérieur, ont vivement dénoncé l’initiative de la parlementaire. La polémique a pris une tournure plus vive encore lorsque Aicha El Gourgi a qualifié l’absence de Nizar Baraka de «catastrophe», suscitant l’ire des députés istiqlaliens. Allal Amraoui, président du groupe de l’unité et de l’égalitarisme, a rappelé avec fermeté les principes de solidarité gouvernementale, inscrits tant dans la Constitution que dans le règlement intérieur de l’institution. Il a notamment défendu Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et secrétaire général de l’Istiqlal, absent ce jour-là pour une mission à l’étranger, soulignant son assiduité habituelle et l’irrégularité de l’accusation portée contre lui.
Abderrahim Chahid, président du groupe socialiste, est venu à la rescousse de sa collègue Aicha El Gourgi, arguant que cette critique visait non pas le ministre en personne, mais le symbole d’une absence jugée préjudiciable. «Notre groupe ne fait qu’exercer son droit d’opposition», a-t-il martelé, tentant de ramener le débat sur le terrain politique. Hicham El M’hajri (PAM), de retour dans l’hémicycle, a recentré les échanges sur le fond juridique. Il a rappelé avec précision qu’un ministre ne pouvait être tenu de répondre que si sa présence figurait à l’ordre du jour établi en amont. «Celui qui exige la comparution d’un membre du gouvernement doit s’adresser aux pôles qui préparent les questions aux ministres», a-t-il insisté, dénonçant une violation des procédures, relaie Al Ahdath Al Maghribia.
Après de longues consultations entre les chefs de groupes, c’est finalement l’arbitrage du président de la Chambre, Rachid Talbi Alami, qui a mis un terme à la controverse. Statuant en faveur de la majorité, il a confirmé que la lecture des absences des ministres constituait une infraction au règlement, clôturant ainsi un épisode mouvementé qui aura une nouvelle fois mis en lumière les tensions entre opposition et majorité.








