La Chambre des représentants a réalisé trois études sans pouvoir infléchir ni la position de la direction des budgets du ministère des Finances ni celle du Coneil constitutionnel pour pouvoir se doter d'une autonomie financière. Le journal Annass, dans son édition de ce mardi 31 décembre, nous apprend que "les trois études relatives à l'autonomie financière vis-à-vis du gouvernement ainsi qu'à son autogestion administrative a coûté aux contribuables la bagatelle de 2,4 millions de DH, dont ont profité des bureaux d'études internationaux qui emploient des experts marocains". A en croire toujours Annass, "les membres du bureau de la Chambre des représentants ont ressenti une humiliation après avoir dépensé de manière irrationnelle ce budget". "Des députés ont mis en garde dès les premières tentatives de conception de ce projet le bureau du Parlement contre ces dépenses inutiles", avance le quotidien arabophone.
Mauvaise gouvernance
Pour sa part, Al Ahdath Al Maghribiya tend le micro à Karim Ghellab. Selon le président de la Chambre des représentants, "le bureau international d'expertise retenu dispose d'une antenne au Maroc. Ce bureau connu sous le nom de Mazars a été choisi suite à un appel d'offres". Et d'expliquer : "Ce bureau a réalisé successivement une première étude sur le cadre institutionnel de la Chambre des représentants pour 900.000 dirhams, et une seconde sur l'organisation administrative, dont les ressources financières, pour 863.000 dirhams. La dernière relative aux ressources humaines a été exécutée par une autre société d'expertise pour une valeur de 663.000 dirhams".
La Chambre des représentants a cru bien faire en réalisant les trois études pour prouver qu'elle est assez mature et capable d'assumer une autonomie financière via-à-vis des pouvoirs publics. Le Conseil constitutionnel l'a remise à sa place en confirmant que ses finances restent tributaires de l'aval de l'Exécutif. Karim Ghellab et ses députés devraient être embarrassés par cette affaire qui montre à quel point certains de nos députés s'aventurent à donner de mauvais exemples de gestion, dans le grand luxe des dépenses inutiles.