Le numéro deux du PJD, Slimane Amrani, a reconnu l'existence de cette "alliance" à Tanger, qui a barré la route aux autres candidats, signifiant que les relations avec une partie du PAM se sont améliorées nettement après la démission du tant redouté Ilyas El Omari. Bien qu'il a expliqué que cette alliance avec le PAM n'est que "conjoncturelle", -"pas structurelle et politique"-, cet argument n'a pas convaincu.
Le RNI avait soupçonné depuis deux ans que le dirigeant PAMiste Abdellatif Ouahbi menait des tentatives de rapprochement avec les islamistes du PJD. Ouahbi conduit actuellement le courant des protestataires au sein du PAM, dit le Groupe de l'Avenir. Celui-ci réclame le départ de Hakim Benchamass de la présidence du parti. Est-ce que ce rapprochement vise un clan ou un parti politique? Ou est-ce juste "un coup de poker" visant à "isoler le RNI".
Selon le politologue Saoud El Atlassi, l'alliance PAM/PJD à Tanger a adressé deux messages:-l'un prouvant que les alliances dans les régions peuvent se faire dans le cadre de "mariages contre nature", des mariages politiques et non idéologiques
-le deuxième message à retenir, c'est que le PJD a voulu signifier "qu'il ne s'oppose plus fermement au PAM".
Dans tous les cas, estime El Atlassi, "il est impossible que des alliances politiques puissent se faire dès à présent entre les partis politiques alors que les élections n'auront lieu qu'en 2021".
Du côté du RNI, on affirme avoir retenu la leçon de Tanger. "Nous avons un système électoral au Maroc, souligne-t-on, qui veut qu'aucun parti ne puisse être majoritaire. Maintenant la question est de savoir comment les dirigeants du PJD peuvent convaincre idéologiquement leurs militants de ce rapprochement supposé et comment ceux du PAM, créé pour "lutter contre ce qu'ils appellent l'obscurantisme", peuvent expliquer ce revirement à 360 degrés".
Les militants du RNI restent toutefois confiants en affirmant que le parti "est assez fort", qu'"il travaille avec conviction sur le terrain pour être prêt en vue des prochaines échéances, les élections législatives de 2021".
La dernière sortie d'Abdellah Bouanou, dirigeant du PJD critiquant les meetings du RNI, montre que celui-ci est bien parti pour être l'un des favoris des législatives de 2021, estiment les observateurs.