Le scandale de la Coupe du monde des clubs de football aura été le prélude à la mise à nue d’une série de dérapages de la gestion de la chose publique par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Ouzzine. Selon des documents publiés par Al Khabar dans son édition du mercredi 7 janvier, Ouzzine a signé quelques mois après son investiture à la tête du département de la Jeunesse et des Sports une convention en vertu de laquelle le ministère devait financer des projets sportifs dans les communes d’Ifrane, le fief électoral de son parti, le Mouvement populaire (MP).
«Le plus curieux, écrit le quotidien arabophone, est que parmi ces communes, se trouve la commune rurale de Oued Ifrane que préside justement Mohamed Ouzzine.» Al Khabar, qui qualifie cet état de fait de «scandale», rapporte que le ministre et président de commune a doublement signé cette convention, en sa première qualité d’ordonnateur et sa deuxième qualité de receveur, pour un montant de 9,7 millions de DH (970 millions de centimes).
Les documents publiés par Al Khabar, comprenant les signatures de Mohamed Ouzzine en ses qualités de ministre de la Jeunesse et des Sports et de président de la commune rurale de Oued Ifrane, ne laissent aucun doute sur l’ambigüité des projets financés. D’autant que, s’interroge-t-on non sans une pointe d’ironie, s’il y avait un manquement de la part du ministère ou de la commune, comment le ministre Ouzzine aurait-il pu protester contre le président de la commune Ouzzine, et vice-versa ?
«Toute cette ambigüité trouve son origine dans la quête des voix des habitants de la région d’Ifrane, considéré comme un fief électoral historique du parti de Ouzzine, le MP», analyse Al Khabar. Le quotidien en veut pour preuve la nomination de nombreux militants harakis, issus de la région d’Ifrane, à des postes à responsabilité au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports depuis l’avènement de Mohamed Ouzzine.