La réaction officielle d’Alger à la nouvelle résolution sur le Sahara vient de tomber. Et comme l’on pouvait s’y attendre, cette réaction exprimée via le ministère des Affaires étrangères, et relayée par l’APS, dénote une grosse déception quant à la teneur de cette résolution, celle-là même qui, toutes proportions gardées, a été expressément manifestée, hier mercredi, par le front polisario, aussitôt après le vote du Conseil de sécurité.
Ainsi Alger ne trouve-t-elle rien d’autre à relever dans la résolution 2494, qu’ "un simple renouvellement technique, en des termes quasi-techniques, de sa précédente résolution sur la question du Sahara». Dit autrement, un simple «remake» de la précédente résolution, croit savoir le régime voisin, qui veut se faire passer pour «un observateur officiel du processus de paix au Sahara», alors qu’il a été appelé, dans la nouvelle résolution, à s’engager à nouveau pleinement, et selon le même format des deux premiers rounds de pourparlers quadripartites de Genève (5 et 6 décembre 2018, 21-22 mars 2019), dans le processus politique jusqu’à trouver une solution politique au conflit, sur la base du compromis et du réalisme.
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Décryptons: Alger n’a vu qu’un «simple renouvellement technique de la précédente résolution», ce qui revient à passer à côté de l’essentiel c’est-à-dire, cette portée hautement politique du texte de la résolution, considérant les pourparlers de Genève comme étant «le seul cadre» de dialogue pour parvenir à une solution politique au conflit régional créé autour du Sahara, barrant ainsi la route devant toute implication, africaine ou autre, dans le patient processus de recherche d'une issue politique au différend régional autour du Sahara occidental marocain.
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Déconcertée par ce recadrage onusien, Alger donne encore la pleine mesure de son cafouillage en alléguant, du haut de ses fabulations, que «la résolution 2494 (2019) n’a pas recueilli l’unanimité si importante des membres du Conseil de sécurité, dont une majorité a relevé le caractère déséquilibré du texte et qui a été notamment souligné par deux membres du Conseil de sécurité».
À moins qu’elle ne soit sur une autre planète, le régime algérien retors n’est pas sans savoir que la résolution a été adoptée à l’écrasante majorité des Quinze membres du Conseil de sécurité. Le résultat est on ne peut plus éloquent. Sur les Quinze membres du Conseil, 13 ont voté pour cette résolution, alors que seulement la Russie et l’Afrique du sud se sont abstenues de le faire! Pas besoin de rappeler que la Russie, premier fournisseur d’armes à l’Algérie, est habituée à un tel exercice destiné à «sauver la face» si tant est qu’il en ait encore de ce régime algérien en rupture de ban, dont les piliers chancellent depuis le 22 février, au gré du vent révolutionnaire qui souffle sur ce pays frère.
Quant à l'Afrique du Sud, il serait même étonnant que ce pays se soit abstenu et n'ait pas voté contre une résolution littéralement à charge contre ses "alliés" algérien et polisarien!