Quelques jours à peine après la déclaration, au sein du PAM, d'un mouvement de réforme dans le Souss, une nouvelle rogne vient d'éclater, cette fois dans le Nord. Des élus locaux et responsables régionaux s'apprêtent ainsi à quitter le parti pour d'autres formations, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 24 septembre. La grogne a éclaté à Tétouan et dans la région pour s’étendre à Chaouen et ses environs, même à Ouazzane, zone pourtant considérée comme le fief de Larbi El Mhrachi, membre influent de la commission électorale et fin connaisseur du dossier des élections.
Ainsi, explique le quotidien, si un grand nombre de responsables locaux, aussi bien au sein du parti qu'à l'intérieur des assemblées élues, ont décidé de claquer la porte, ils sont divisés quant à leur point de chute. Certains, dont des présidents de communes, ont choisi une migration collective vers d’autres partis, le RNI principalement, quand d’autre ont opté pour la participation aux futures élections sur une liste indépendante.
Concrètement, précise le quotidien, un groupe des élus PAM de la commune de Fnideq a décidé de quitter le parti. Certains parmi ses membres ont choisi de rejoindre les rangs du RNI, d'autre ont préféré se présenter aux prochaines élections comme SAP (sans appartenance politique). Dans la région de Chaoeun, ce sont les présidents de plusieurs communes rurales qui ont décidé, eux aussi, de changer d'horizon politique en jetant leur dévolu sur le parti de la Colombe.
Dans la ville de Tétouan, le PAM connaît également une hémorragie, mais le quotidien n'a pas précisé son ampleur ni les destinations des pamistes qui ont décidé de quitter la barque. Al Akhbar précise, par contre, que cette vague de mécontentement, sans précédent dans la région, est dû principalement à la méthode de gestion de la direction du parti des préparatifs des prochaines élections locales régionales et législatives. Une question d’accréditations donc, ou les fumeuses «tazikiates», dont le mode de répartition n'est pas à leur goût.
Cependant, à Tétouan, ce sont également les décisions de la commission d'arbitrage de discipline qui ont été à l'origine de ce mécontentement collectif des membres du parti. D'après des sources locales citées par Al Akhbar, des membres du parti, qui auraient dû être sanctionnés pour avoir soutenu le PJD, n'ont finalement pas été inquiétés. Au contraire, certains d'entre eux ont non seulement continué à exercer leurs fonctions de responsabilité au sein du parti, mais ils ont été propulsés aux devants de la scène politique locale.
Comme précisé plus haut, ce mécontentement s'est étendu jusqu'à la région de Ouazzane, pourtant contrôlée par Larbi El Mharchi qui tente aujourd'hui de contrôler également les faits et gestes des responsables régionaux du parti. Globalement et d'après des sources citées par le quotidien, le PAM risque d'essuyer une défaite cuisante aux prochaines élections dans la ville de Tétouan et les villes avoisinantes. Et cela d’abord à cause de la dégradation de sa popularité et donc de sa base électorale et, ensuite, en raison de ce départ massif de ses militants et cadres régionaux vers d'autres horizons politiques.