La nouvelle équipe de Saâd-Eddine El Othmani est déjà la cible de la première salve venant du camp de l’opposition. Ce tir au flanc provient plus précisément du secrétaire général du parti de l’Istiqlal, qui a exigé la présentation d'un nouveau programme de la part du nouveau gouvernement, afin d'obtenir la confiance du Parlement.
Nizar Baraka a même, selon le quotidien Al Massae de ce lundi 14 octobre, exigé qu’un nouveau projet de loi de Finances soit confectionné pour épouser les grandes lignes qui vont former la colonne vertébrale de l'action du nouvel Exécutif. Car, selon lui, on est en présence non pas d’un simple remaniement ministériel, mais d’un changement en profondeur du gouvernement, qui a désormais une nouvelle structure et de nouvelles orientations.
Cette problématique constitutionnelle, comme la qualifie Al Massae, a été soulevée lors d’une rencontre, ce week-end, entre Nizar Baraka et les parlementaires du parti de la Balance. Tous se sont mis d’accord sur le fait que l’onction parlementaire était indispensable pour la nouvelle équipe qui doit décliner sa feuille de route pour les quelque deux années qui restent avant les prochaines élections.
C’est donc en fonction de cette feuille de route que les Istiqlaliens ont appelé le nouveau gouvernement à confectionner un nouveau projet de loi de Finances conforme à la nouvelle carte politique de la nouvelle majorité, mais aussi afin que le citoyen puisse y déceler la griffe des nouvelles compétences appelées en renfort en vue d'insuffler un sang nouveau à l’action gouvernementale.
Pour sa part, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que Nizar Baraka a affirmé que le gouvernement sortant avait été remanié et réduit du fait de son échec et que, de ce fait, un nouveau programme permettrait de redresser la barre et ne pas retomber dans les travers du passé récent. A condition qu’il comporte des objectifs précis, réalisables et étendus sur la période des deux années qui restent du mandat de l’actuel gouvernement. Pour justifier sa démarche revendiquant un nouveau programme et un nouveau PLF, Nizar Baraka a rappelé que c’était la première fois, au Maroc, que le roi exigeait publiquement un remaniement basé sur l’efficacité et la compétence, deux critères qui manquaient au gouvernement pléthorique sortant, selon le SG de l’Istiqlal.