Moulay Mhamed Elalamy, l’héritier discret qui s’impose à la tête de Saham

Moulay Mhamed Elalamy

Moulay Mhamed Elalamy . DR

Revue de presseÀ 35 ans, Moulay Mhamed Elalamy a gravi méthodiquement les échelons du groupe familial, de l’assistance à la banque, jusqu’à piloter des transactions majeures. Il incarne désormais la relève d’un empire bâti par son père, tout en affirmant peu à peu son propre style. Cet article est une revue de presse tirée de Jeune Afrique.

Le 26/08/2025 à 19h28

À seulement 35 ans, Moulay Mhamed Elalamy s’est imposé comme une figure montante du monde des affaires au Maroc. Classé 4ᵉ dans le Choiseul Top Africa 2024, le fils de l’ancien ministre de l’Industrie et fondateur de Saham Group, Moulay Hafid Elalamy, dirige aujourd’hui un conglomérat présent dans la banque, l’expérience client, l’éducation, l’immobilier et l’agriculture, indique le magazine Jeune Afrique.

Loin de n’être qu’un «héritier placé», le jeune patron s’est progressivement imposé au sein du groupe. «Contrairement à ce que certains pensent, il ne fait pas de la figuration. Il assume pleinement ses responsabilités tout en continuant à se former auprès de son père», confie un proche du groupe au magazine panafricain.

La montée en puissance de Moulay Mhamed Elalamy s’explique par un passage de relais amorcé dès 2013. Cette année-là, son père est nommé ministre de l’Industrie et doit abandonner la direction du groupe pour éviter tout conflit d’intérêts. Le fils, alors en poste à Istanbul au sein du fonds Abraaj Capital, est rappelé au Maroc pour intégrer Saham.

Sous la supervision de Saâd Bendidi, figure influente du monde des affaires et directeur général délégué du groupe, il fait ses premières armes. L’objectif est de former l’héritier à tous les rouages de l’empire familial. Diplômé de l’UBC au Canada, passé par l’Institut Le Rosey en Suisse et l’école américaine de Casablanca, le jeune Elalamy avait le bagage académique, mais manquait d’expérience opérationnelle, lit-on.

Les responsabilités se succèdent rapidement. À la tête de Saham Assistance, il pilote l’expansion vers l’Afrique subsaharienne. En 2015, il devient secrétaire général du groupe, avant de prendre les rênes de Saham Assurance (2017-2019). Si Bendidi quitte Saham en 2017, la relève reste encadrée par Nadia Fettah Alaoui, aujourd’hui ministre de l’Économie et des Finances, qui a accompagné sa progression après avoir occupé plusieurs postes stratégiques au sein du groupe, rapporte Jeune Afrique.

Depuis décembre dernier, Moulay Mhamed Elalamy est vice-président de Saham Bank et président de la société de crédit Eqdom. Il a aussi été aux commandes de dossiers emblématiques: la cession du pôle assurances à Sanlam pour un milliard de dollars et celle de Majorel à Teleperformance pour 3 milliards d’euros. «La relève est assurée. Je dirais même qu’il est meilleur que son père», glisse, non sans humour, un homme d’affaires proche de Moulay Hafid Elalamy, également cité par Jeune Afrique.

Revenu aux affaires depuis son départ du gouvernement en 2021, le fondateur de Saham continue d’accompagner son fils, tout en lui laissant de plus en plus d’espace. L’un des derniers chantiers de MME a été la liquidation de Saham Group Europe, une décision stratégique pour recentrer les activités sur le marché marocain.

Moulay Mhamed Elalamy s’impose désormais comme le successeur naturel de son père. À l’image de ce dernier, il privilégie le «travail dans la discrétion», une approche qui pourrait bien définir la nouvelle ère de Saham.

Par La Rédaction
Le 26/08/2025 à 19h28