«La charte sociale encadrera également les engagements des parties et les mécanismes de mise en œuvre des engagements résultant des accords sociaux et le règlement des désaccords de même qu’elle sera un cadre référentiel pour la construction des grands consensus au sujet des grandes questions socio-économiques relatives aux défis actuels et futurs du pays», a mercredi à Rabat le ministre de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle, Mohamed Yatim à l’ouverture d’un séminaire international sur «Le dialogue social: Expériences comparées et enseignements pour l’avenir», organisé par le Conseil économique social et environnemental (CESE).
«Les grands chantiers socioéconomiques et politiques que conduit le roi Mohammed VI, exige de nous, en tant que gouvernement et en tant que partenaires sociaux et institutions constitutionnelles de gouvernance, une adhésion positive et efficace pour être en mesure d’accompagner ces chantiers, œuvrer à réaliser les objectifs socioéconomiques escomptés et prendre en considération l’agenda pour leur réalisation», a-t-il précisé.
Mohamed Yatim a tenu à rappeler que le royaume accorde une grande importance au dialogue social adopté comme méthodologie idéale pour faire face aux défis auxquels est confrontée l’économie nationale, dont la modernisation de ses secteurs et activités, la valorisation de ses ressources humaines, le renforcement de sa compétitivité dans un environnement régional et international qui se caractérise par des mutations profondes qui ont un impact sur l’économie nationale et sur la situation sociale.
Le ministre a mis en avant le dialogue social tripartite entre le gouvernement et les partenaires sociaux et qui a été couronné par quatre grands accords sociaux, dont le dernier remonte au 26 avril 2011, de même que me dialogue social mené au niveau des instances tripartites prévues par le Code du travail, soulignant que le royaume dispose d’un autre niveau de dialogue social multipartite qui se fait au niveau du CESE.
Le CESE, a-t-il expliqué, est l’une des importantes instances constitutionnelles de gouvernance, qui en fonction de la nature de sa formation, s’acquitte de la mission de contribuer à la poursuite et le soutien du dialogue et de la concertation entre les différentes catégories professionnelles et sociales sur la politique socioéconomique du gouvernement, tout en facilitant la concertation et la collaboration entre les partenaires sociaux et en contribuant à l'élaboration d'une charte sociale.
Mohamed Yatim a par ailleurs, souligné que ce sujet ne concerne pas seulement les partenaires sociaux traditionnels, mais devient au cœur des préoccupations des différentes autorités et institutions et instances constitutionnelles et organisations civiles, et revêt une grande importance non seulement en tant que mécanisme volontariste pour traiter les différentes questions socioéconomiques de la société, mais aussi parce qu’il traduit un niveau développé de démocratie participative agissante et efficace, qui associe tous les intervenants dans l’élaboration de politiques publiques, leur mise en œuvre et leur évaluation.
Un préambule essentiel pour le développement
De même, a ajouté le ministre, le dialogue social est devenu un mécanisme de valorisation du capital humain, de lutte contre les disparités sociale et territoriales, de la réalisation de l’intégration et la cohésion sociale, et un outil inévitable pour réaliser le développement socioéconomique intégré et durable.
«Malgré une riche tradition que compte le Maroc dans le domaine du dialogue social, un arsenal juridique et institutionnel important, la pratique reste en deçà des attentes de tous les intervenants dans ce domaine», a déploré Mohamed Yatim.
Dans ce contexte, ajoute le ministre, le message royal adressé par le roi Mohammed VI aux participants aux travaux de la 2e édition du Forum parlementaire sur la justice sociale organisé le 20 février dernier sous le thème «L’institutionnalisation du dialogue social: un préambule essentiel pour le développement durable et la justice sociale», constitue «une feuille de route qui interpelle tous les intervenants dans le domaine du dialogue social".
Dans ce message, le roi Mohammed VI avait souligné que l’institutionnalisation du dialogue social, est «considérée comme un préalable essentiel au développement durable et à la justice sociale. En effet, le dialogue social constitue l’un des fondements clés du concept de travail décent, tel que défini par l’Organisation internationale du travail».
Le souverain avait également relevé que «l’efficacité des mécanismes du dialogue social ne se mesure pas uniquement à leur disponibilité et à la régularité de leur fonctionnement. Elle tient plutôt aux effets tangibles qu’ils produisent, notamment en favorisant la mise en place de conditions de travail décentes, l’instauration de la paix sociale, la réalisation de la croissance économique et du développement durable et inclusif pour les différentes catégories sociales et la concrétisation de la finalité ultime qu’est la matérialisation de la justice sociale».