Ministres absents au Parlement: l’Istiqlal crie au populisme

Le ministre de l'Equipement et de l’eau, Nizar Baraka, répondant à une question orale à la Chambre des représentants, le 18 juillet 2022, au Parlement du Royaume, à Rabat.. MAP

Revue de presseLa lecture publique des noms de ministres absents par une députée socialiste a déclenché une vive polémique sous la coupole du Parlement. Au cœur de la controverse, l’absence de Nizar Baraka, qualifiée de «catastrophe majeure», a suscité l’ire de son entourage, qui dénonce une manœuvre médiatique et défend l’assiduité irréprochable du ministre. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 23/07/2025 à 18h18

L’incident survenu lors de la séance parlementaire de lundi dernier continue de faire des vagues sur la scène politique nationale.

La question de l’absentéisme ministériel, dénoncée à plusieurs reprises au cours de la session parlementaire qui s’est achevée mardi soir, cristallise les tensions entre majorité et opposition, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce jeudi 24 juillet.

Tout a commencé lorsqu’une députée du groupe socialiste de l’opposition a pris l’initiative, jugée inédite, de lire à haute voix les noms de six ministres absents lors de la séance des questions orales. Parmi eux, figurait Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, dont l’absence a été qualifiée par la députée de «catastrophe majeure».

Cette prise de parole n’a pas tardé à susciter l’indignation des députés de la majorité, qui ont accusé la parlementaire d’avoir enfreint le règlement intérieur de la Chambre. Pour eux, la lecture publique de ces noms n’a aucune base légale ni réglementaire et relève davantage d’une manœuvre de mise en scène politique que d’un véritable contrôle parlementaire, rapporte Al Ahdath Al Maghribia.

Le chef du groupe istiqlalien pour l’unité et l’égalitarisme, Allal Amraoui, est monté au créneau pour défendre Nizar Baraka. Il a rappelé que le ministre de l’Équipement et de l’Eau figurait parmi les membres du gouvernement les plus assidus aux séances parlementaires, et que le secteur qu’il dirige n’était tout simplement pas inscrit à l’ordre du jour de la session en question. «De plus, le ministre était en déplacement à l’étranger pour une mission officielle», a précisé Amraoui.

Dans l’entourage du secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, on ne cache pas son agacement. Des proches de Nizar Baraka, cités par Al Ahdath Al Maghribia, dénoncent une tentative d’instrumentalisation politique visant à créer un buzz médiatique. Selon eux, jamais le ministre n’a manqué à ses obligations parlementaires depuis qu’il occupe des fonctions gouvernementales, et la simple consultation des registres officiels suffirait à le prouver.

Ces mêmes sources rappellent que, conformément au règlement intérieur de la Chambre des représentants, seuls les ministres directement concernés par les questions à l’ordre du jour sont tenus d’être présents. Or, le ministère de l’Équipement et de l’Eau ne figurait pas parmi les secteurs programmés lors de la séance du 21 juillet 2025, dédiée aux questions orales.

En conséquence, parler d’absence ou de défaillance du ministre relèverait d’une «manipulation» pure et simple de l’opinion publique dans le Royaume.

Pour l’entourage de Nizar Baraka, l’incident pose une question plus large: assiste-t-on à une dérive où certains parlementaires privilégient le spectacle et la polémique au détriment du respect des règles institutionnelles?

À quelques mois d’échéances électorales cruciales, la tentation de la surenchère populiste semble gagner du terrain, au risque de nuire à la crédibilité des débats politiques.

Par La Rédaction
Le 23/07/2025 à 18h18