Mineurs marocains: l'Europe se laissera-t-elle prendre au piège de l'Espagne?

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Revue de presseKiosque360. La dimension européenne que tentent certains milieux hostiles au partenariat Maroc-UE de donner à la question migratoire, en instrumentalisant notamment la question des mineurs non accompagnés, met l’Europe dans l’embarras. Bruxelles se laissera-t-elle prendre au piège de Madrid? Réactions.

Le 09/06/2021 à 17h54

L’instrumentalisation, par certains milieux hostiles au partenariat Maroc-UE, de la question migratoire et, notamment, celle relative aux mineurs non accompagnés, continue de susciter l’indignation sur les deux rives.

«Nous déplorons vivement l’instrumentalisation, par certains milieux hostiles au partenariat loyal et exemplaire entre le Royaume du Maroc et l’Union Européenne, de la question migratoire et notamment celle relative aux mineurs non accompagnés, dans le but d’européaniser la crise bilatérale et de détourner l’opinion européenne de la cause réelle de la crise politique actuelle entre l’Espagne et le Maroc, suite à l’entrée camouflée dans l’espace Schengen du dénommé Brahim Ghali et à son hospitalisation cachée sous une fausse identité à l’hôpital Logroño», ont déploré mardi les membres de l’ancien groupe d’amitié parlementaire Maroc-Union Européenne (UE) à la Chambre des conseillers.

Et d’affirmer avoir appris avec étonnement l’inscription à l’ordre du jour de la session plénière du Parlement européen, jeudi 10 juin 2021, d’un projet de résolution d'une soi-disant «utilisation des mineurs par les autorités marocaines» au cours de la crise migratoire du préside occupé de Sebta, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 10 juin.

Tout en déplorant l’instrumentalisation de la question migratoire dans le but d'«européaniser» la crise maroco-espagnole, les membres de l’ancien groupe d’amitié parlementaire Maroc-UE estiment que «cette manœuvre s’inscrit dans le cadre d’une tentative de détourner l’attention de l’opinion internationale d’une crise politique purement bilatérale entre le Maroc et l’Espagne».

Cette crise, rappelle la même source, est survenue suite à l’entrée en catimini dans l’espace Schengen du dénommé Brahim Ghali sous la fausse identité de «Mohamed Ben Battouche», poursuivi par la justice espagnole pour de graves crimes contre plusieurs victimes dont certaines sont de nationalité espagnole. Et de souligner «les positions sincères et les actes entrepris par le Royaume du Maroc lors de la crise catalane ayant pour objet de soutenir le Royaume d’Espagne dans sa lutte légitime en vue de préserver sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale».

Par ailleurs, les membres de l’ancien groupe d’amitié ont appelé leurs homologues membres du Parlement européen «à engager le principe de la responsabilité et faire prévaloir l’esprit constructif afin de consolider encore davantage le partenariat stratégique entre le Royaume et l’UE et participer, ainsi, à la résolution de cette crise bilatérale».

L’importance du partenariat stratégique unissant le Maroc et l'UE a été également soulignée par les groupes parlementaires de la Chambre des représentants lors d'une séance plénière dédiée à l'examen et au vote d'une série de textes législatifs.

Notant que cette crise n'a aucun lien avec l'UE et le Parlement européen. Les groupes parlementaires ont souligné que l'essence du différend avec le gouvernement espagnol réside dans l'offense faite aux Marocains.

«L'Espagne a tenté et tente de faire dévier le différend de son caractère bilatéral naturel, vers une tentative visant à inciter l'Union et le parlement européens à attenter au Maroc», ont indiqué les parlementaires de la première Chambre. Autant dire que la manœuvre espagnole continue de susciter des réactions et finira certainement par se retourner contre ses initiateurs. Bruxelles ne se laissera pas prendre au piège de l’Espagne.

Par Mohamed Younsi
Le 09/06/2021 à 17h54