Mezouar: "Il est irresponsable de parler d'alliance avant les élections"

Mehdi-Le360

Revue de presseKiosque360. Le RNI estime irresponsable de parler d’alliance avant les élections, critiquant ainsi l’attitude du PJD. Mezouar est revenu sur les conditions de l’intégration de son parti au gouvernement. Deux ans plus tard, la situation s'est améliorée, grâce à l'apport des ministres du RNI.

Le 08/05/2016 à 21h27

«Il n’est ni logique ni responsable de prétendre que l’actuelle alliance gouvernementale sera reconduite après les élections du 7 octobre». C’est ainsi que s’est adressé, indirectement, le président du RNI, Salaheddine Mezouar, au chef du gouvernement, rapporte le quotidien Al Akhbar, dans son édition du lundi 9 avril.

Mezouar, qui intervenait en effet lors d’une conférence de presse à l’issue du congrès extraordinaire du parti, tenu le 7 avril, à Bouznika, a donc fait allusion aux rencontres tenues entre le PJD et le PPS, dans un premier temps, et entre le PJD et le MP dans un second temps, tout en excluant le RNI. Lesquelles réunions de haut niveau entre le chef de file de la majorité et ses deux alliés ont été suivies de déclarations versant dans le sens du maintien de leur alliance, même au-delà des prochaines législatives.

Le président du RNI a, de même, relevé que son parti avait fait partie de nombreuses alliances gouvernementales au cours de son existence. La dernière de ces alliances étant celle avec le PJD, parti avec qui il n’exclut pas de renouveler l’expérience, mais pas avant l’annonce des résultats des élections. Il précise, en même temps, que ce sont les instances décisionnelles du parti qui décident des alliances du RNI. Cette décision n’appartient pas au président.

Sur un autre volet, rapporte le journal, le RNI n’a pas hésité à attribuer à ses ministres nombre des réalisations du gouvernement. Le parti, a affirmé son président devant les congressistes, a joué un rôle constructif en étant dans l’opposition. Il a critiqué le gouvernement quand il fallait le faire et l’a conseillé quand il y a eu lieu de le faire. Il a également dit comprendre les difficultés auxquelles le chef du gouvernement a dû faire face au lendemain de son investiture et, plus tard, au moment de la crise causée par le départ de l’Istiqlal.

Le RNI n’a pas non plus hésité à évoquer le devoir national en acceptant de faire partie du gouvernement sur des bases claires traduites dans un programme tout aussi limpide. Le reste s’est bien passé et les réalisations du gouvernement en attestent, affirme Salaheddine Mezouar, cité par le quotidien. Bien plus, dit-il, il suffit de comparer la situation globale du pays, il y a deux ans et demi, au moment où le RNI a rejoint le gouvernement, et celle actuelle pour se rendre compte de l’apport important de ce parti et de ses ministres. «Quand nous avons rejoint le gouvernement, on ne parlait plus, à différents niveaux, que de la possible perte du Maroc de sa souveraineté économique et financière», affirme Salaheddine Mezouar. Il était question, alors, d’un nouveau PAS (programme d’ajustement structurel) similaire à celui de sinistre mémoire lancé au début des années 80, ajoute-t-il.

Cette situation s’est traduite, concrètement, par une perte de confiance des investisseurs étrangers et nationaux, rapporte le journal. Confiance que le Maroc a mis tant d’années à construire au prix d'efforts considérables. 

Aujourd’hui, explique-t-il, le Maroc a su reconquérir cette confiance. «Nous n’allons pas étaler les chiffres et les analyses pour le prouver, il suffit de regarder autour de nous pour nous en rendre compte».

Et ce n’est pas grâce à la baisse des cours de l’énergie, qui reste un facteur aidant, mais surtout grâce à une gestion efficace, rappelle-t-il. C’est l’expertise et le savoir-faire du RNI qui ont permis le retour aux équilibres budgétaires avec une réduction notable des déficits du budget et du compte courant. Et ce, en plus de la stabilité du niveau de la dette rapportée au PIB. Le RNI a également contribué à la réforme de la Caisse de compensation, et l’action du ministre de l’Economie et des finances a permis l’amélioration du climat des affaires, notamment le renforcement de la compétitivité de l’entreprise marocaine.

Par Amyne Asmlal
Le 08/05/2016 à 21h27