Lors de l’élection, lundi dernier, du président du conseil d’arrondissement de Ménara-ville, à Marrakech, les conseillers de l’Istiqlal ont quitté la salle, dépités. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 29 septembre, que les Istiqlaliens ne se sont retirés qu’après avoir voté pour le nouveau président, Abdelouahed Chafiki, du RNI. Selon certaines sources, la colère des Istiqlaliens s’explique par l’entrée du PJD dans l’équipe dirigeante, ainsi que par le rôle joué par Abdellatif Abdouh dans les négociations pour la formation de ce conseil. Un autre incident s’est produit dans l’arrondissement de Guéliz, où les élus du PI ont été mis à mal quand Meryem Al Arabi a retiré sa candidature face à Omar Essalki du RNI, qui a été élu à la tête de ce conseil.
Ces conseillers ont accusé directement l’ancien parlementaire de l’Istiqlal, Abdellatif Abdouh, de s'être vengé de ses «camarades marrakchis». La direction régionale du parti n’a pas digéré ce revers dans deux importants arrondissements de la ville, notamment celui de Ménara. Les Istiqlaliens accusent l’équipe dirigeante de ce conseil d’avoir intégré le PJD pour couvrir leurs élus, soupçonnés de corruption pendant leur gestion de cet arrondissement lors du mandat précédent. Une décision, précisent-ils, qui va à l’encontre de la volonté des électeurs marrakchis qui ont voté contre les islamistes pour sanctionner leur mauvaise gestion de la mairie de la ville.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que les conseillers istiqlaliens ont piqué une colère noire quand leur candidate, dans l’arrondissement de Guéliz, n’a même pas pu décrocher le poste de première adjointe du président Omar Essalki, du RNI. Il faut rappeler que les Istiqlaliens avaient demandé au secrétaire général du parti, Nizar Baraka, de charger le coordinateur provincial Omar Ksiksou de mener les négociations pour la formation des conseils d’arrondissement dans la ville ocre. Mais c’est finalement l’ex-parlementaire et très contesté Abdellatif Abdouh qui a eu gain de cause, provoquant ainsi une fissure au sein du parti à Marrakech.
Une source autorisée affirme que les conseillers istiqlaliens comptent adopter une farouche opposition contre le bureau dirigeant de l’arrondissement de Ménara, où siège le PJD qui avait pourtant contesté la validité de ces élections. En revanche, ils vont soutenir le président du conseil d’arrondissement de Guéliz, Omar Essalki, dans le cadre de l’alliance qui les lie au RNI localement et au niveau central. Il faut rappeler que le quotidien Al Akhbar avait indiqué, la semaine dernière, que le PJD allait retirer son recours en justice en contrepartie d’un siège au bureau du conseil d’arrondissement de Ménara.