Les candidats au jihad ont trouvé une nouvelle «astuce» pour rallier l’organisation terroriste d’Abou Bakr Al Baghdadi en Syrie: s’infiltrer parmi des jeunes migrants voulant se rendre en Europe via la Turquie et la Grèce. «10 Marocains ont réussi à rallier Daech en novembre et décembre», révèle ainsi Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce vendredi 18 décembre.Le quotidien, qui précise avoir recueilli cette information auprès d’une source sécuritaire, estime que le nombre de ces candidats au jihad est appelé à augmenter. "Des jihadistes ont posté des photos les montrant dans les rangs de Daech", souligne d'ailleurs Akhbar Al Yaoum. Et il faut s’attendre à ce que d’autres fassent de même en publiant des photos d'eux munis de kalachnikovs, une fois arrivés dans la zone syrienne sous contrôle de Daech.
Ces mêmes candidats profiteraient du relâchement du tour de vis opéré par les services turcs quand ils ont réalisé que la plupart des Marocains se rendant en Turquie voulaient simplement émigrer vers l’Europe, indique encore le journal. Et de rappeler, à ce propos, un précédent communiqué du ministère de Hassad portant sur un groupe de jeunes Marocains qui avaient été refoulés par les autorités turques au motif qu’ils voulaient rallier Daech. Or, il s’est avéré qu’ils désiraient uniquement se rendre en Europe.
Mais voilà, l’arrivée de 10 candidats au jihad en zone syrienne sous contrôle de Daech a mis la puce à l’oreille des services nationaux. «Des instructions ont été données à la police pour empêcher l’infiltration de jihadistes parmi les vagues de migrants», révèle Akhbar Al Yaoum. «Toute personne se présentant avec un passeport indiquant précisément son lieu de résidence devrait nécessairement être interrogée», indique la même source en précisant que les jeunes désireux de se rendre seuls en Turquie sont particulièrement concernés par ces mesures de précaution, des mesures prises pour empêcher une vague de départs vers Daech. Départs qui, comme le révélait Le360 dans son édition du 11 décembre 2015, ont connu l’an dernier une baisse notable grâce à la stratégie sécuritaire des services nationaux. «Depuis début 2014, la tendance est à la baisse. Au mois d’octobre 2015, les autorités n’ont recensé que 12 départs au total», contrairement à 2013 où ils étaient des centaines à regagner Daech via la Turquie.
La recette? «Les autorités sécuritaires ont maintenu la pression, ainsi que la traque des recruteurs et des volontaires au jihad. Le démantèlement des réseaux de recrutement des candidats au jihad a été déterminant dans la régression des départs vers la Syrie et l'Irak. Un travail d’anticipation qui a donné ses fruits et qui a été salué à l’échelle mondiale».