Maroc-France: Nouvelle tension

Salaheddine Mezouar et son homologue français Laurent Fabius.

Salaheddine Mezouar et son homologue français Laurent Fabius. . DR

Revue de presseKiosque360. Salaheddine Mezouar a de nouveau convoqué l’ambassadeur français à Rabat. Cette fois, Charles Fries a été prié de fournir des explications sur une rencontre tenue avec un magistrat marocain, malgré le gel de la coopération judiciaire entre les deux pays.

Le 25/05/2014 à 21h14

Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires étrangères, a de nouveau convoqué, vendredi dernier, l’ambassadeur de France à Rabat. Cette fois, Charles Fries a été prié de fournir des explications sur une rencontre tenue avec un magistrat marocain, malgré le gel de la coopération judiciaire entre les deux pays. Toute la presse revient sur cet événement qui suscite beaucoup de commentaires dans les cercles politique et diplomatique. Selon Annass, dans son édition de ce lundi 26 mai, la convocation adressée à l’ambassadeur français intervient après une réunion tenue le 6 mai entre plusieurs diplomates français et le magistrat Mohamed Anbar. Le journal précise que cette rencontre s’est déroulée en présence de Didier Jacques Paeyrat, magistrat français de liaison, Raphaël Trapp, premier secrétaire de l’ambassade et Agnès Féline, deuxième secrétaire. "C’est cette rencontre qui a valu au juge Mohamed Anbar, président de chambre à la cour suprême et vice-président du Club des magistrats, les remontrances du ministre de la Justice, Mustapha Ramid", explique Annass. Selon le quotidien, le magistrat marocain, qui sera traduit devant le Conseil supérieur de la magistrature, a fait des déclarations qui vont à l’encontre de la position officielle de Rabat qui avait décidé de suspendre sa coopération judiciaire avec Paris.

Al Massae, pour sa part, apporte une petite nuance. Selon ce journal, il a été aussi question, lors de la convocation de Charles Fries, de la question des prisonniers français, plus d’une vingtaine, qui avaient entamé une grève de la faim depuis quelques jours pour demander à ce qu’ils puissent purger leurs peines en France. Chose qui n’était plus possible compte tenu de la suspension de l’entraide judiciaire entre Rabat et Paris. Pour rappel, le roi Mohammed VI avait donné ses instructions pour le traitement, à titre humain et exceptionnel, de leurs cas. Suite à l'intervention du souverain, les 27 prionniers en question ont mis fin à leur mouvement.

Anticiper une nouvelle crise

Les relations entre le Maroc et la France ne sont pas au beau fixe depuis l’affaire de la descente de la police à la résidence de l'ambassadeur du Maroc à Paris pour remettrer une convocation à comparaître à Abdellatif Hammouchi, patron de la DGST, dans une prétendue affaire de torture de prisonniers de droit commun, avant que les choses n’empirent avec les propos attribués à l’ambassadeur de France à l’ONU traitant le Maroc de "maîtresse qu’on n’aime pas, mais avec qui on est obligés de coucher". Cette fois, Salaheddine Mezouar cherche à anticiper pour éviter une nouvelle crise.

Par Fatima Moho
Le 25/05/2014 à 21h14