Enième gesticulation: le Polisario menace de reprendre les armes en raison de la volonté de Rabat de retourner dans l’enceinte de l’Union Africaine, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans sa livraison de ce jeudi 21 juillet 2016. Une lettre royale remise à la présidence de l'Union a, en effet, exprimé cette volonté du royaume. Trois jours après cet événement qui a marqué le sommet de Kigali, l’Algérie et le Polisario sont sortis de leur mutisme pour, cependant, réagir différemment. Ainsi, affirme le journal, si Alger estime qu’il s’agit d’une victoire de la «cause sahraouie», le Polisario, comme à l’accoutumée, est monté au créneau en menaçant de reprendre les armes. Ainsi, le représentant du Polisario en Amérique Latine a légitimé le retour aux armes en arguant de «l’entêtement du Maroc» et de «la faiblesse des Nations Unies». Côté algérien, des sources diplomatiques, citées par le journal, estiment que, jusqu'ici, les positions d’Alger au sujet de la «cause sahraouie» ont contribué à l’isolement du Maroc à l’échelle africaine et internationale, soulignant qu’il s’agit là d’une victoire de la diplomatie algérienne et d'une preuve tangible de la crédibilité des revendications sahraouies. Les tambours de guerre ont également résonné sous la verve d'un ancien conseiller auprès du gouvernement russe, Said Gavrov, qui a de même évoqué l’éventualité d'un retour aux armes en invoquant les conditions sociales lamentables dans lesquelles vivent les Sahraouis, rapporte le quotidien arabophone. Et pour boucler la boucle, la rencontre avec le président rwandais, sur laquelle misaient Ghali et ses éléments qui baignent encore dans une choquante hystérie, suite à la percée africaine réalisée par le Maroc, s’est soldée par une défaite cuisante, notamment après la déclaration de la ministre rwandaise des Affaires étrangères. «Le Rwanda tient à réaffirmer son soutien au retour du Maroc à l’UA, ce retour étant sans nul doute positif, dans la mesure où l’unité africaine perd en consistance sans l’apport du Maroc, pays qui a connu une avancée exceptionnelle», a en effet déclaré Louise Moshikiwabo, ministre rwandaise des AE, lors d’un point de presse tenu au siège du ministère.
Par Mustapha Nouri
Le 21/07/2016 à 01h23