Le dénouement de la crise entre le Maroc et l'Espagne, qui augure ainsi d'une nouvelle ère entre les deux alliés, sera marqué par le retour à Madrid de l’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich.Ce retour serait imminent pour reprendre ses fonctions, souligne le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mardi 24 août. Dès son arrivée dans la capitale de la péninsule ibérique, la diplomate marocaine se penchera sur les préparatifs de la prochaine réunion de haut niveau entre les deux pays, précise le quotidien sur la base de sources citées par le journal espagnol «El País».
Cette réunion, qui devait se tenir en décembre de l’année dernière, rappelle le quotidien, a été reportée à plusieurs reprises en raison de la crise pandémique et des tensions ayant ponctué les relations entre les deux pays. La question du rétablissement des lignes maritimes serait également à l’étude, ajoutent les mêmes sources, en plus d’autres dossiers restés en suspens depuis le déclenchement de la crise.
Mais, en dépit de cette crise, les canaux de communication entre les deux parties n’ont pas été totalement rompus, des contacts ont été maintenus entre les deux gouvernements afin de déboucher sur une redéfinition des relations bilatérales sur de nouvelles bases. Ce qui a été conclu suite au discours du roi Mohammed VI à l’occasion de l’anniversaire de la révolution du Roi et du Peuple, annonçant la volonté du Maroc d’ouvrir une nouvelle étape dans les relations entre les deux royaumes, basées sur l’entente et la confiance mutuelle.
L’annonce a été bien accueillie du côté ibérique par le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, qui a qualifié le Maroc d’un pays «ami et allié». « Nous avons toujours considéré le Maroc comme un allié stratégique, tant du côté de l'Espagne que du reste de l'UE», a déclaré Sanchez, samedi dernier, lors d’un point de presse. Cette estime du Maroc et de son roi, poursuit le quotidien, a été également soulignée dans le message de félicitations adressé par le roi Felipe VI d’Espagne au roi Mohammed VI à l’occasion de la Fête de la Jeunesse.
Par ailleurs, et malgré cet optimisme ambiant, fait remarquer le quotidien, plusieurs dossiers épineux restent à régler. Il s’agit notamment de la fermeture des frontières des présides occupés de Sebta et Melilia, le dossier de la migration, les échanges commerciaux des produits agricoles et autres ainsi que la position du gouvernement espagnol sur la question du Sahara marocain, qui reste «officiellement neutre, mais soutenant implicitement le polisario».