L’ambassadeur d’Allemagne au Maroc, Götz Schmidt-Bremme est sur le départ, apprend Le360 de sources proches du ministère des Affaires étrangères. Berlin aurait même proposé aux autorités marocaines le nom d’un remplaçant à ce poste, en la personne de Thomas Peter Zahneisen.
Actuellement directeur de l’assistance humanitaire au ministère des affaires étrangères allemand, Thomas Peter Zahneisen pourrait rejoindre son nouveau poste dès juin prochain. Si Rabat donne son feu vert, Zahneisen occupera son quatrième poste d’ambassadeur, après avoir été en charge de la représentation permanente de la République fédérale d'Allemagne auprès des Nations-Unies à New York, ainsi que des ambassades de Paris et de Kaboul.
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Ce changement d’ambassadeur décidé par Berlin vient en réponse à l’alerte envoyée par Nasser Bourita quant au malaise profond qui caractérisait les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Allemagne. Le Royaume a décidé, le 1er mars, de canaliser l’ensemble de ses relations avec Berlin via le ministère des Affaires étrangères.
Une note du ministre des Affaires étrangères, adressée aux différents membres du gouvernement, appelle l’administration marocaine à "suspendre tout contact, interaction ou action de coopération, en aucun cas ou sous aucune forme, aussi bien avec l'Ambassade d'Allemagne au Maroc qu'avec les organismes de coopération et les fondations politiques allemandes qui lui sont liés". Elle prévoit par ailleurs que "toute dérogation à cette suspension ne pourra se faire que sur la base d'un accord préalable explicite du ministère des Affaires étrangères".
Ce message ferme de la diplomatie marocaine voulait signifier aux autorités allemandes que l’ère de la coopération à la carte était révolue. Rabat s’est lassé de voir l’exemplarité de la coopération entre le Maroc et l’Allemagne rester cantonnée aux domaines économiques, financiers et sociaux, alors que sur le plan géopolitique, le fossé ne cesse de s’élargir.
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Les différends entre Berlin et Rabat ont été nombreux en 2020: conférence sur la Libye sans la présence du Maroc, ou encore convocation d’une réunion par l’Allemagne à huis clos du Conseil de sécurité, au lendemain de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara…
Les protestations de la diplomatie marocaine étaient restées à l’époque sans suite, d’autant que l’ambassadeur en poste avait tendance à minimiser l’ampleur de la détérioration des relations. D’ailleurs, le diplomate n’avait pas trouvé mieux pour répondre à l’alerte lancé par Rabat que de décider la suspension de l’octroi de visa Schengen à partir du Maroc. Son remplacement imminent pourrait amorcer un dialogue plus constructif entre Rabat et Berlin. Mais ce geste diplomatique reste insuffisant pour parer aux divergences de fond.