À l’occasion de la Fête du Trône, le Roi Mohammed VI a renouvelé, une fois de plus, son appel à l’unité et à la fraternité avec le peuple algérien, en insistant sur la nécessité d’un dialogue franc et constructif entre les deux pays. «Notre souci de conforter la place du Maroc en tant que pays émergent va de pair avec notre engagement réitéré à demeurer ouverts sur notre environnement régional, et plus particulièrement sur notre voisinage immédiat avec le peuple algérien frère», souligne le Souverain.
Cette main tendue s’inscrit dans la ligne politique du Royaume, note le quotidien Al Akhbar, qui revient sur l’histoire des relations entre Rabat et Alger dans son édition du week-end des 2 et 3 août. Le quotidien rappelle les faits marquants de toute la trajectoire politique et diplomatique entre les deux pays voisins.
Lors de sa première visite à Alger, du 13 au 15 mars 1963, écrit Al Akhbar, «feu Hassan II avait offert au président algérien de l’époque, feu Ahmed Ben Bella, 23 voitures de marque allemande Mercedes, pour servir de voitures de service aux 23 ministres qui composaient le gouvernement algérien à cette époque».
Le geste de feu Hassan II, avait écrit le conseiller royal Abdelhadi Boutaleb, «constituait un symbole d’affection et d’amitié dans l’intention de renforcer les liens entre les deux peuples, en dépit de l’interprétation qui en fut faite par les décideurs algériens, précise la même source».
Lors de la fête d’indépendance de l’Algérie en 1970, rappelle la même source, feu Hassan II, en sa qualité de chef suprême et chef d’état-major général des Forces Armées Royales (FAR), avait autorisé la participation d’un détachement des FAR aux festivités organisées à cette occasion pour renforcer les relations d’amitié et de fraternité entre les deux peuples.
Plus tard, poursuit le quotidien, l’annonce de la Marche verte allait provoquer la colère du président algérien de l’époque, Houari Boumédiène, qui l’avait exprimée à l’ambassadeur du Maroc à Alger, Ahmed Snoussi, et au ministre marocain Ahmed Bahnini, lors d’une brève audience qu’il leur avait accordée.
Un autre fait marquant des relations entre les deux pays réside dans le déplacement, à bord d’un avion de Royal Air Maroc (RAM), de l’ancien président algérien Mohamed Boudiaf pour rejoindre Alger à la demande des décideurs algériens, afin de prendre les commandes du palais d’Al Mouradia et de sauver un pays alors plongé, au début des années quatre-vingt-dix, dans la dégringolade et les violences. À cette époque, certaines parties en Algérie avaient instrumentalisé le déplacement de Boudiaf par la RAM pour le mettre dans le collimateur et le liquider par la suite.
En 1996, Al Akhbar rappelle comment feu Hassan II avait ordonné au chef de la délégation marocaine, Abdelaziz Messioui, qui prenait alors part à la préparation du sommet du Maghreb arabe, de rentrer au Maroc juste après avoir pris connaissance des déclarations hostiles du ministre algérien des Affaires étrangères à Nairobi.
Le conseiller politique Ibrahim Roumani, de l’ancien ambassadeur de l’Algérie au Maroc, Boualem Bessaih, a révélé dans son ouvrage que «le diplomate algérien admirait feu Hassan II et déployait des efforts pour établir et rétablir les canaux de communication et de confiance entre Alger et Rabat». «Nous sommes ici dans une mission politique et non pas diplomatique», disait le diplomate, proche du président Abdelaziz Bouteflika, à ses collaborateurs et fonctionnaires de l’ambassade.
Enfin, le quotidien rappelle comment les autorités algériennes avaient entrepris les travaux de réhabilitation et de modernisation du port d’Alger, qui n’accueillait jusque-là que les navires de commerce, juste après avoir appris, auprès de la diplomatie marocaine, que le Roi Mohammed VI allait faire le déplacement à Alger par voie maritime. L’annonce, chaleureusement accueillie par le peuple algérien, contribuera ainsi à optimiser les infrastructures portuaires d’Alger, alors que le Roi avait finalement rejoint le sommet par avion.








