Quatre partis représentés au sein du gouvernement (RNI, USFP, UC et MP), deux partis de l’opposition (PAM et PI), en plus de 20 autres petits partis, ont fait bloc en vue d’exiger la modification de l’article 47 de la Constitution, ainsi que des changements au niveau du mode de scrutin.
Le quotidien Assabah, dans son édition du vendredi 3 mai, rapporte que des sources bien informées lui ont confié que Saâd-Eddine El Othmani avait accepté de discuter de la modification de l’article 47 de la Constitution et du mode de scrutin lors de la prochaine réunion des partis de la majorité gouvernementale, prévue cette fin semaine. Cette réunion sera consacrée principalement à l’examen du bilan gouvernemental qu’El Othmani compte présenter devant le Parlement au courant de la deuxième semaine du Ramadan. Elle abordera aussi les questions qui fâchent au sein de la majorité en vue de garder le minimum de cohésion gouvernementale, en attendant l’échéance de 2021 qui verra l’organisation de nouvelles élections législatives, régionales et communales.
Pour rappel, El Othmani avait déclaré, dimanche dernier, lors d’une activité de la jeunesse PJDiste, que c’est en désespoir de cause que certains partis tentent, à travers les demandes de modification de l’article 47 de la Constitution, d’empêcher le PJD de diriger le prochain gouvernement, voire de gagner aux prochaines élections générales en proposant un nouveau mode de scrutin.
Pour ce qui est de la révision de l’article 47, la majorité des partis propose qu’un nouvel alinéa soit introduit, en vertu duquel il sera donné au chef du gouvernement désigné par le roi un délai d’un seul mois pour former son gouvernement. En cas d’échec, le chef du parti arrivé deuxième, et qui disposerait d’une forte coalition, sera sollicité pour mettre rapidement sur pied une équipe gouvernementale. Assabah, au-delà d’une telle proposition qu’il trouve «politicienne» et que Nabil Benabdallah, SG du PPS, qualifie de «malintentionnée», précise qu’elle doit encore prendre la forme d’un mémorandum adressé au roi Mohammed VI, qui sera discuté entre les promoteurs de cette révision et le cabinet royal en vue de l’obtention d’un feu vert.
Pour ce qui est du mode scrutin proposé, à savoir celui uninominal, en lieu et place de la liste unique pour chaque circonscription, le PJD ne compte pas lâcher du lest sur ce volet. Car, selon lui, le scrutin uninominal va ouvrir la voie à un retour de l’achat des consciences des électeurs et à une nouvelle entrée en force des notables et des non-diplômés au Parlement.