La stratégie antiterroriste marocaine a bonne presse. L’intérêt qu’elle revêt, aux yeux aussi bien des services, des gouvernements, que des chercheurs internationaux, est tel qu’elle est aujourd’hui en passe d’être enseignée. Les échos qui nous parviennent du Canada le prouvent à bien des égards.
Le 2 septembre, la prestigieuse université d’Ottawa, capitale canadienne, a réuni pas moins de soixante personnes, dont des universitaires et de hauts fonctionnaires canadiens, autour d’un exposé présenté par l’enseignant-chercheur marocain, naturalisé canadien, Abdelkader Filali, sous ce thème : «La lutte du Maroc contre les jihadistes : l'approche de Hammouchi».
Ainsi, devant un parterre connaisseur, rehaussé de la présence de la directrice-adjointe des relations avec les pays du Golfe, relevant du ministère canadien des Affaires étrangères, Colleen Mapendere, l’universitaire Abdelkader Filali, fondateur du Centre Averroes des études sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, a expliqué le bien-fondé de la stratégie antiterroriste mise en place par «Monsieur DGST», Abdellatif Hammouchi.
Un bien-fondé que ne sauraient démentir les faits et qui se traduit par une mise hors état de nuire d’environ 132 cellules terroristes depuis 2002 au Maroc, pour ne pas parler de la contribution cruciale apportée par les services de Hammouchi à des pays amis, au sud comme au nord, pour mettre en échec des projets terroristes.
La coopération exemplaire des services marocains avec leurs homologues espagnols offre ici un exemple édifiant. Une exemplarité qui a été saluée à maintes reprises par les hauts responsables espagnols et qui a été traduite par la remise au patron de la DGST de l’une des plus prestigieuses distinctions de l’Etat espagnol.
A l’origine de cette percée indéniable du renseignement marocain, il y a un excellent travail d’anticipation accompagné, sur le terrain, d'une opérabilité à toute épreuve, démontrée par le tout nouveau Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ).
Parallèlement à cette équation anticipation/opérabilité, une bataille inlassable est menée contre «les idées extrémistes, sur fond d’un dialogue engagé de manière à contenir la menace terroriste», explique Abdelkader Filali. Preuve de l’efficacité de cette approche, la disposition montrée par les anciens chioukhs de la Salafyia Jihadia, graciés ou en passe de l’être, à reconsidérer leurs «idées extrémistes» et s’intégrer dans la vie politique.