"La coopération antiterroriste du Maroc avec l'Europe et le reste du monde est excellente, excepté avec l'Algérie qui refuse de collaborer", a déploré Abdelhak Khiame, directeur du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), qui s'exprimait le 19 mai, à Rabat lors du 2e Forum maroco-espagnol portant sur la lutte contre le terrorisme au Maghreb et dans la région sahélo-saharienne.
Cette rencontre qui a rassemblé des experts internationaux et des académiciens, a été marquée par la participation de Mohamed Aujjar, ministre marocain de la Justice.
Ce n'est pas la première fois que les services sécuritaires marocains dénoncent le comportement réfractaire de l'Algérie, pays pourtant fortement menacé par ce "danger mondial".
Des groupes jihadistes affiliés à Daech frappent souvent le centre et le sud algériens. Et pourtant, ce pays se refuse toujours à toute collaboration avec les pays voisins.
Au cours de cette conférence organisée à Rabat par la Fondation de la culture arabe, une ONG installée à Madrid, Abdelhak Khiame a mis l'accent sur l'échange positif de renseignements entre le Maroc et "les pays voisins et amis comme l'Espagne et la France".
Il a rappelé les efforts que mène le royaume du Maroc dans la lutte contre le terrorisme, soulignant l'apport particulièrement utile des renseignements marocains dans le démantèlement et l'interpellation de suspects à l'étranger. Le directeur du BCIJ a ainsi rappelé que des membres du Polisario ont été récemment arrêtés au Maroc lors du démantèlement de cellules terroristes dormantes, indiquant que Daech tente d'établir ses ramifications au Maghreb et dans la région sahélo-saharienne.
Le ministre de la Justice, Mohamed Aujjar a, pour sa part, annoncé que le Maroc projette d'organiser une conférence des procureurs généraux des pays du Sahel et d'Afrique de l'Ouest. "Nous proposons de réunir à cette conférence des juges antiterroristes pour consolider la coopération régionale à travers notamment l'échange des expériences", a souligné le ministre avant d'ajouter que "la coopération bilatérale et régionale constitue une arme puissante pour endiguer de façon commune ce fléau".