L’ONU publie la résolution 2797 et met fin aux manipulations algériennes au Conseil de sécurité

Une réunion du Conseil de sécurité.

Revue de presse Après près d’un mois de blocage provoqué par les objections d’Alger, le Conseil de sécurité a diffusé la version officielle de la résolution 2797 sur le Sahara marocain. Le texte confirme clairement le rôle de l’Algérie en tant que partie prenante du processus politique, contredisant les tentatives du régime militaire de se soustraire aux négociations à venir. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 26/11/2025 à 21h15

Après plusieurs tentatives de diversion et une insistance à prétendre qu’il n’était pas concerné par la résolution historique 2797, le secrétariat général du Conseil de sécurité a finalement publié la version officielle de son texte relatif au Sahara marocain. Cette publication met un terme au débat alimenté par le régime militaire algérien et à ses tentatives répétées d’en déformer le contenu. Elle replace surtout l’Algérie au centre du processus, en tant que partie prenante essentielle des négociations qui doivent s’ouvrir prochainement, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 27 novembre.

La résolution, adoptée le 31 octobre dernier, n’avait jusque-là jamais été mise en ligne sur le site de l’ONU. En cause: l’opposition d’Alger à la version arabe diffusée par les États-Unis, porte-plume du texte, dans laquelle figurait le terme «les parties». Le gouvernement algérien réclamait qu’il soit remplacé par «les deux parties», manière de se soustraire à l’obligation de s’asseoir à la table des discussions. Pendant vingt-quatre jours, les diplomates algériens ont ainsi multiplié les démarches pour imposer cette interprétation au secrétariat du Conseil de sécurité. Ce blocage a retardé la publication officielle du texte et suscité l’agacement de plusieurs membres du Conseil, qui estimaient qu’un document voté devait être rendu public sans délai.

«Ce retard éclaire la gêne profonde du régime algérien, qui affirmait dans ses déclarations publiques que la résolution confortait sa position, tout en cherchant en coulisses à en infléchir la portée», souligne Al Ahdath Al Maghribia. La publication du texte, il y a deux jours, dans sa version authentique et dans les six langues officielles de l’ONU, a aussitôt dissipé toute ambiguïté. Elle a révélé l’ampleur des manœuvres opérées et fait voler en éclats le narratif selon lequel Alger ne serait qu’un observateur extérieur au conflit. Le terme «les parties», confirmé noir sur blanc, consacre en effet le rôle de tous les acteurs impliqués, y compris l’Algérie, et non celui de «deux parties» seulement comme Alger tentait de le faire admettre.

Cette reconnaissance officielle intervient alors que, ces dernières semaines, le régime algérien répétait qu’il n’était pas concerné par le dossier. Il est même allé jusqu’à proposer une médiation entre le Maroc et le mouvement séparatiste, démarche présentée comme une tentative de bonne volonté mais perçue par les observateurs comme un moyen de se défausser encore une fois de ses responsabilités. «Après la publication de la résolution, ces efforts apparaissent désormais comme un plan destiné à légitimer la lecture biaisée qu’Alger voulait imposer au secrétariat de l’ONU», explique Al Ahdath.

Le texte publié rappelle de manière explicite que l’Algérie est un acteur central du différend régional, ce que le roi Mohammed VI avait d’ailleurs souligné dans son discours du 31 octobre, qualifiant cette date de tournant décisif dans l’histoire du dossier. Avant la publication, les positions officielles d’Alger oscillaient entre approbation prudente et critiques virulentes de la résolution, signe d’un malaise palpable. La semaine dernière encore, son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, vantait l’idée d’une initiative de médiation, tout en suggérant que l’Algérie n’était pas engagée dans le différend.

Lors d’une conférence de presse, le chef de la diplomatie algérienne a tenté de minimiser la portée du texte onusien et des déclarations américaines, insinuant que les appels à une médiation concernaient uniquement Rabat et le mouvement séparatiste. Il prétendait que son pays soutiendrait toute initiative sérieuse visant à rapprocher les positions des « deux parties », cherchant encore une fois à écarter Alger du processus de négociation, alors même que la résolution du Conseil de sécurité la désigne explicitement comme un acteur incontournable.

Selon le ministre, la résolution préserverait les principes fondamentaux du règlement du conflit, notamment l’exigence de négociations directes entre le Maroc et le mouvement séparatiste, ce qui traduirait selon lui une lecture correspondant aux intérêts algériens. Cette interprétation visait à faire croire que le texte excluait volontairement l’Algérie du dispositif diplomatique. Ses déclarations témoignaient d’un pari: celui d’obtenir un changement substantiel dans la formulation finale de la résolution. Un pari désormais perdu.

La résolution entérine clairement la dynamique politique initiée par le Maroc depuis 2007, fondée sur l’autonomie sous souveraineté marocaine, que le Conseil de sécurité considère comme une solution réaliste, juste et durable pour mettre fin à un conflit artificiel. Elle réaffirme également son soutien total au secrétaire général de l’ONU et à son envoyé personnel, Staffan de Mistura, dans leurs efforts pour réunir autour de la même table les quatre acteurs du processus: le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le mouvement séparatiste.

Par La Rédaction
Le 26/11/2025 à 21h15