«Il faut élargir les consultations à tous les partenaires sociaux, y compris les petits syndicats et les représentants de la société civile», ont affirmé ce jeudi 18 juillet 2024 les députés de l’opposition lors d’une nouvelle séance de débat général lié à ce projet de loi organique, que le ministre a présenté mardi dernier devant la Commission des secteurs productifs issus de la Chambre des représentants.
Fait nouveau, des députés de la majorité comme ceux du PAM et de l’Istiqlal se sont joints à cet appel de l’opposition pour faire de cette loi une référence qui honore, ont-ils dit, «les travailleurs, le patronat et le Maroc». Cette séance parlementaire a offert aussi l’occasion aux divers groupes et groupements parlementaires d’exposer les positions de leurs partis politiques au sujet de ce projet de texte. Le ministre de l’Emploi a rappelé que le projet de texte est le résultat de près de 50 réunions avec les partenaires sociaux (syndicats et patronat) et avec Aziz Akhannouch, chef du gouvernement.
Le chef du groupe du PAM, Ahmed Touizi a rappelé que cette loi «irréversible en matière de droit à la grève» a attendu depuis 62 ans. «Il faut renforcer le rôle des syndicats en leur accordant des droits afin d’éviter les coordinations», a affirmé Ahmed Touizi en évoquant les droits des employeurs. Mais, dans un autre chapitre, a-t-il dit, il faut préserver «les droits de ceux qui s’abstiennent de faire la grève».
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Le président du groupe du Mouvement populaire (MP, opposition), Driss Sentissi a remercié le chef du gouvernement d’avoir répondu à l’appel de son parti, en présentant ce projet de loi avant la fin de l’année législatif. «Nous n’entravons pas les actions de l’exécutif, nous voulons une loi qui réponde aux aspirations des travailleurs et des employeurs», c’est-à-dire arrivée à un consensus parlementaire.
«La première chose que demande un investisseur étranger, c’est de voir la teneur du Code du travail et celle de la loi sur le droit de grève», a souligné Driss Sentissi.
Au nom du groupement du PJD, le député Mustapha Ibrahimi a, pour sa part, regretté que l’exécutif ait tardé de soumettre ce projet de loi organique en cette fin d’année législative. «Il faut un examen et un débat approfondi pour élaborer un texte fort et objectif», a affirmé le parlementaire.