La sortie était d’autant plus attendue qu’Abdelouafi Laftit est connu pour être discret. Lundi au Parlement, le nouveau ministre de l’Intérieur a donné les détails de l’enveloppe accordée à son département au titre du Budget 2017 et ce à quoi celle-ci est destinée.
En chiffres, le ministère, stratégique faut-il le rappeler, s’est vu octroyer quelque 26,7 milliards de dirhams. Cette somme se compose d’un budget de gestion (salaires, matériel et charges) de 21 milliards des fonctionnaires. A cela s’ajoute, et vu les enjeux, un budget de l’investissement de 5,7 milliards de dirhams, réparti entre crédits de paiement et crédits d’engagements.
Sans oublier les crédits des comptes spéciaux, des centres régionaux d’investissement et de formation des cadres administratifs et techniques. 7.800 postes budgétaires ont par ailleurs été alloués au ministère au titre de l’année 2017.
Sécurité 2.0Si l’Intérieur bénéficie d’autant de budget, c’est que l’enjeu est de taille. Pour le ministre, et dans des propos relayés par l'agence MAP, il s’agit de poursuivre la modernisation et l'amélioration de la performance des services de sécurité. Le champ est large: la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, le terrorisme, l'immigration clandestine, le trafic des stupéfiants et la gestion des risques et des crises "qui nécessitent une action préventive et rigoureuse au niveau de la vision, de la mise en œuvre et du suivi sur le terrain".
Laftit part d’un bilan positif sur ces registres. La délinquance et la criminalité sont en baisse grâce à l'élaboration d’une cartographie de la criminalité. 25.000 immigrés ont été régularisés dans une première étape et 61 réseaux de trafic des êtres humains ont été démantelés en 2016. De même, 36.216 candidats à l'immigration clandestine ont été interceptés. La gestion des risques, elle, est l’objet d’un programme basé sur le renforcement des capacités des intervenants et le soutien direct des zones les plus exposées.