Lorsqu'il s'agit de discuter des budgets, gouvernement et Parlement sont rarement d'accord. Alors que l'un affine ses arguments pour convaincre les représentants de la nation, l'autre aiguise ses critiques en direction de l'Exécutif. Il n'aura donc pas fallu attendre bien longtemps après la reprise des travaux des commissions parlementaires pour que le débat s'enflamme entre les deux parties. Et ce ne sont pas les sujets qui manquent, à lire la presse de ce jeudi 7 novembre. A la Une de Akhbar Al Yaoum, c'est le budget de l'Intérieur qui est mis en vedette, tant il fait parler de lui sous la Coupole. "13 milliards de DH consacrés aux forces de sécurité et les parlementaires en demandent plus", titre le quotidien arabophone. Lors de son dernier passage à l'hémicycle, le ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad, a présenté le budget 2014 de son département consacré par le projet de la loi des finances, apprend-on à la lecture du journal.
Dans le détail, on comprendra que sur les 21 milliards de DH accordés au ministère de l'Intérieur, 13 milliards vont directement à la direction centrale de la sécurité nationale, à la direction de la surveillance du territoire, aux inspections régionales du Nord et du Sud, ainsi qu'aux forces auxiliaires. Et de préciser que "la plus grosse partie du budget de ce département est consacrée aux salaires des fonctionnaires, soit un coût global de 6 milliards de DH". Là où le débat commence, c'est au niveau de l'équation "budget vs masse salariale". En effet, là où "Nourredine Mediane, président du groupe parlementaire de l'Istiqlal, relève une réduction du budget de fonctionnement du ministère, affirme Akhbar Al Yaoum, d'autres parlementaires relèvent la réduction du nombre de postes budgétaires du ministère". Selon ces derniers, poursuit le journal, "les structures sécuritaires ont besoin de renforcer leurs troupes". Seulement voilà, d'un côté comme de l'autre, les représentants de la nation ont clairement demandé à Hassad de ne pas toucher aux salaires des fonctionnaires, lit-on encore. Autant dire que le ministre de l'Intérieur n'aura pas la tâche facile pour répondre aux doléances de ses interlocuteurs.
Bras de fer
Le bras de fer Exécutif-Parlement se poursuit dans un autre registre sur les colonnes de Al Massae où "Mohamed Daïdaâ accuse Benkirane de vouloir affaiblir le Parlement". Le président du groupe de la FDT au sein de la Chambre des conseillers crie au complot et accuse le chef du gouvernement de vouloir manipuler le Parlement. La raison : l'élu avait appelé les dirigeants de l'OCP et de la CDG de se présenter devant la commission des finances afin que les deux groupes rendent compte de leurs investissements. Une convocation qui, à en croire les propos relayé par le quotidien, n'a pas été entendue.
La nouvelle équipe de Benkirane aura vite fait de se confronter à sa nouvelle opposition en cette rentrée parlementaire. Et pour cause : Aujourd'hui, et à l'approche de la fin d'année, le débat autour tourne principalement autour des caisses de l'Etat. Loi de finances oblige ! Une loi qui, de prime abord, est loin de faire l'unanimité. Autant dire que les parlementaires ont doublement affuté leurs arguments afin de démonter le projet de loi de finances du gouvernement Benkirane II.