Le groupe parlementaire du parti de l’Istiqlal au sein de la Chambre des représentants «fait pression sur la Commission de la Justice et de la législation pour adopter un projet de loi visant à amnistier les cultivateurs de cannabis dans le nord du royaume», rapporte Assabah dans son édition dominicale.
Mais, on le sait, et ce n’est pas nouveau: le PI avait défendu, en 2012 déjà, la légalisation de la culture du cannabis au Maroc. Le président du groupe istiqlalien à la Chambre des représentants, Noureddine Mediane, estime que «cette culture pourrait être bénéfique pour les citoyens, si elle est réalisée sur des surfaces limitées».
Mediane avance que, si son parti tient modicus à ce projet, ce n’est pas par opportunisme électoral. «Nous n’avons pas besoin des voix de personnes recherchées par la justice. Mais le fait que des cultivateurs de cannabis craignent d’être emprisonnés influent négativement sur les inscriptions dans les listes électorales», argue-t-il.Selon lui, plus de 300.000 Rifains sont poursuivis pour avoir cultivé du cannabis. Il importe que le gouvernement légifère sur la question, preconise-t-il. «Sinon, une grande partie des électeurs voteront avec leurs pieds en boudant les urnes».
Force est de reconnaître que le débat n’est pas nouveau. Le groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM) avait présenté un projet dans ce sens, en collaboration avec la coalition marocaine pour la légalisation du kif. Cependant, il n’a pas suscité un grand enthousiasme. Et, vu les difficultés auxquelles est confronté le pays actuellement, il est fort à parier qu’il restera au second plan.