L’Intérieur ferme la porte à l’augmentation du nombre de députés

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur.

Revue de presseÀ l’approche des élections de 2026, le ministère de l’Intérieur refuse d’augmenter le nombre de députés, tandis que les partis politiques peinent à trouver un consensus sur la moralisation de la vie publique, partagés entre volonté de réforme et calculs électoraux. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 21/09/2025 à 19h20

Lors de la réunion tenue vendredi dernier avec les chefs des partis politiques, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a opposé un refus catégorique à la demande formulée par certaines formations visant à augmenter le nombre de sièges au sein de la Chambre des représentants.

Dans son édition du lundi 22 septembre, le quotidien Assabah explique que Laftit, accompagné de hauts responsables de son département, notamment plusieurs walis de l’administration centrale, a été largement salué pour son sens de l’écoute et son esprit de compromis. Toutefois, plusieurs propositions formulées dans les mémorandums des partis n’ont pas encore été définitivement tranchées.

Le ministère semble décidé à maintenir les grands équilibres qui structurent les lois électorales: pas de nouveau découpage électoral, pas d’augmentation du nombre de députés, pas de liste nationale pour les jeunes, ni de mécanismes supplémentaires pour renforcer la représentation des femmes et des Marocains résidant à l’étranger.

Le Parti du progrès et du socialisme (PPS) a insisté sur l’élargissement des cas d’incompatibilité, en réclamant l’interdiction du cumul entre la fonction de président de commune et celle de parlementaire, indépendamment du nombre d’habitants de la circonscription. Le ministère, pour sa part, envisage de limiter cette règle aux seules villes dépassant 30 000 habitants.

«L’idée d’un pacte d’honneur» entre partis, destiné à bannir des listes électorales les personnalités impliquées dans des affaires de corruption ou soupçonnées de détournement de fonds publics, n’a pas fait consensus», souligne Assabah. La plupart des formations s’apprêtent, au contraire, à reconduire des candidats controversés, privilégiant la quête de sièges au détriment de l’intégrité.

Contrairement à certaines rumeurs, les responsables politiques n’ont reçu aucune liste officielle de personnalités interdites de candidature. Rien n’indique non plus que le ministère ait demandé explicitement d’écarter certains profils. Dans les faits, les directions partisanes semblent prêtes à maintenir les «candidats à problèmes» disposant de chances de victoire, redoutant qu’ils ne rejoignent un parti rival.

À moins d’un an des élections de 2026, l’ambition de moraliser la vie politique paraît ainsi compromise. La Chambre des représentants traîne déjà une réputation lourde, avec la présence d’élus impliqués dans des affaires de corruption, de trafic ou d’enrichissement illicite. Plus d’une trentaine de parlementaires se trouvent actuellement derrière les barreaux, une situation qui illustre l’échec des partis à sélectionner des profils irréprochables.

Pour l’heure, les formations politiques refusent de s’engager à tourner la page des «dinosaures électoraux» et des pratiques opaques. Leur unique priorité demeure la conquête du plus grand nombre de sièges, quitte à sacrifier l’image et la crédibilité de l’institution législative.

Par La Rédaction
Le 21/09/2025 à 19h20