La branche de Daech en Libye utilise des Marocains comme boucliers humains. «C’est ce que révèlent des sources des services européens du renseignement», rapporte Akhbar Al Youm dans son numéro de ce week-end des 5 et 6 mars. Cependant, souligne le quotidien, les sources ne précisent pas s’il s’agit de Marocains ayant choisi de s’expatrier en Libye pour travailler ou de combattants qui ont volontairement rejoint l’organisation. Ces révélations interviennent une semaine après l’exécution, par Daech, de plusieurs Marocains qui s’étaient révoltés contre leur commandement.
Les services de renseignement italien et espagnol en Libye rapportent également le décès de trois combattants marocains, de quatre tunisiens, deux algériens et un syrien. «Ils ont été abattus lors d’affrontements entre une unité armée de Daech et une milice armée, dans la zone de Misrata, 60 km à l’ouest de Tripoli», ajoute le journal. L’échange de tirs a causé la mort de deux Italiens kidnappés par une autre milice armée qui les avait revendus à Daech. «L’organisation voulait les utiliser comme moyen de pression pour empêcher l’Italie de participer à une quelconque intervention militaire internationale en Libye», précise Akhbar Al Youm.
Pour Moussaoui Ajlaoui, expert en affaires africaines, utiliser des Marocains comme boucliers humains n’est pas impossible. «Il y a des Marocains en Libye qui attendent le retour à la stabilité afin de reprendre leur vie professionnelle. A ceux-là, s’ajoutent les combattants marocains utilisés dans les opérations kamikazes», rapporte le journal. Pour l’expert, le Marocain est perçu comme un exécutant, contrairement à d’autres nationalités qui fournissent les membres du commandement.
Par ailleurs, l’Institut royal espagnol Elcano a mis en garde ses pays voisins contre une montée en puissance de Daech en Libye. «En renforçant ses positions en Libye, Daech menace directement les intérêts des pays voisins africains et européens», souligne Elcano.