D’un côté, ils soutiennent l’action gouvernementale et insistent sur sa cohésion. De l’ autre, ils critiquent un ministre de ce même gouvernement au sujet de sa réforme clé du moment, à savoir celle des lois en lien avec les libertés individuelles. La récente sortie du comité exécutif de l’Istiqlal est partie pour faire polémique, notamment au sujet des libertés individuelles qui devraient constituer un test grandeur nature pour évaluer à quel point les partis de la majorité sont solidaires.
Dans son édition du lundi 10 avril, Assabah revient sur le communiqué diffusé par le parti de la Balance, jeudi dernier, communiqué dans lequel il se prononce sur plusieurs dossiers du moment. Pour le quotidien, ce qui retient surtout l’attention, c’est la position exprimée sur les réformes que s’apprête à mettre en place le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi. Sans citer explicitement le Code pénal, le Code de procédure pénal, le Code de la famille et le Code de procédure civile, les Istqlaliens mettent la pression sur le ministre en se prononçant sur la méthodologie à suivre pour réformer les textes encadrant les libertés individuelles. Comme le fait remarquer le journal, le parti insiste bien, dans son communiqué, sur la nécessité d’un respect de la charte de la majorité et d’une solidarité entre les partis de la coalition gouvernementale, particulièrement au niveau du Parlement.
Cependant, il envoie également des messages forts au ministre Pamiste de la justice en appelant à «la sagesse et à la prépondérance de l’opinion conformément aux constantes fédératrices de la nation, concernant les réformes qui accompagnent les transformations sociétales liées à l’exercice des libertés, des droits et des éléments de citoyenneté stipulés dans la Constitution, en faisant le choix d’un dialogue responsable et d’une concertation sereine et constructive, dans l’intérêt de la cohésion nationale et de la coexistence au sein de la société.
Pour le quotidien, il ne fait aucun doute que les Istiqlaliens visent ici les réformes des lois en relation avec les libertés individuelles, que le ministre de la Justice s’apprête à entamer lors de la prochaine session du Parlement. En faisant cette sortie, l’Istiqlal, membre de la majorité, rejoint le PJD, membre de l’opposition, dans son combat contre ces réformes. Ce dernier avait même menacé d’appeler à des marches dans plusieurs villes du royaume au cas où les réformes défendues par le ministre de la Justice iraient dans le sens d’une ouverture exagérée en termes de libertés individuelles.
Le parti islamiste cible surtout les réformes en lien avec les relations sexuelles consenties entre adultes, l’héritage ou encore les tutelles légales dans les cas de divorces. Interrogé par Assabah sur le sens de cette sortie de l’Istiqlal, l’un des leaders du parti affirme que sont particulièrement ciblés les amendements pouvant intervenir au niveau des lois régissant la famille. L’objectif, selon lui, est de défendre le respect de la Constitution, tout en opérant des réformes constructives qui ne remettent pas en cause les constantes de la nation. Quoi qu’il en soit, les réformes tant espérées par le ministre de la Justice risquent bien de connaître une forte opposition dans les milieux politiques, y compris les partis alliés à la composition gouvernementale.