Dans son numéro de ce jeudi 26 mars, le journal Akhbar Al Youam écrit que les syndicats s’apprêtent à entamer des mouvements de protestation contre «la négligence du gouvernement de la revendication relative à l’augmentation des salaires» qualifiée de «revendication de fond». Selon la publication, une réunion «cruciale» entre les trois centrales syndicales est prévue pour se décider sur la poursuite ou le retrait du dialogue social et, par conséquent, l’entame d’actions plus virulentes contre le gouvernement Benkirane.
Cité par le journal, Abderrahmane Azzouzi a indiqué que la question de la poursuite du dialogue social sera tranchée cette semaine. «Nous attendons une intervention du Chef de gouvernement. Nous allons nous réunir sur un seul point à l’ordre du jour, à savoir l’augmentation des salaires qui déterminera le sort du dialogue social». Et d’ajouter que les syndicats n’ont pas «gelé» ledit dialogue, mais ils «attendent». Le leader syndical confie, par ailleurs, que lors des rounds de négociations, les ministres n’ont rien apporté de nouveau en ce sens qu’ils refusent de discuter de cette question primordiale. «Ils (ministres) ne détiennent pas le pouvoir, c’est pour cela que nous leur avons signifié que le Chef de gouvernement doit nous informer de toute nouveauté dans ce dossier».
De son côté, le secrétaire général de la CDT, Noubir Amaoui , a affirmé que les syndicats ont présenté des revendications matérielles pragmatiques, formant le vœu que l’Exécutif puisse être à la hauteur de cette étape. «C’est une responsabilité du gouvernement et, en même temps, une responsabilité de Benkirane d’honorer ses engagements», a-t-il dit, précisant que les revendications relatives à l’augmentation des salaires et à l’assurance de travail sont «irréversibles».
Se référant à ses sources, le journal rappelle que, lors du dernier round de dialogue social, les trois centrales syndicales (UMT, CDT et FDT) ont été fermement attachées à leurs propositions portant sur l’amélioration des revenus à travers une augmentation de 20% des salaires et la révision du système fiscal en procédant à l’élargissement de l’assiette et en consacrant le principe de la justice fiscale, tout en exonérant les employés ,dont les revenus ne dépassent guère les 6.000 DH , de payer l’IR. Il s’agit également d’accorder un intérêt particulier à la situation morale et sociale des fonctionnaires, de revoir la procédure de reclassement et de généraliser les prestations des oeuvres sociales en faveur de l’ensemble des salariés.