Les partis politiques remettent la question du vote obligatoire sur le tapis

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Revue de presseKiosque360. Lors d’un séminaire organisé par l’université Mohammed V, la question du vote obligatoire pour lutter contre la désaffection politique a refait surface. Mohamed Aujjar (RNI) et Noureddine Mediane (PI) ont appelé à une réforme totale des partis politiques.

Le 12/06/2020 à 21h37

Malgré les nouvelles dispositions apportées par la constitution de 2011, la désaffection politique, notamment chez les jeunes, n’a pas permis de former des gouvernements restreints et cohérents. C’est pour cela que de nombreux dirigeants politiques avaient souvent appelé à l’adoption du vote obligatoire. Lors d’un séminaire organisé, à distance, jeudi dernier, par l’université Mohammed V, ce sujet a été abordé par plusieurs intervenants.

C’est ainsi que l’ex-ministre de la Justice et membre du bureau politique du RNI, Mohamed Aujjar, a demandé à réfléchir sur l’hypothèse du vote obligatoire. Il a rappelé que de nombreux pays ont eu recours à cette méthode pour lutter contre l’abstention massive en citant l’exemple de la Belgique. Et Aujjar de s’interroger: «Ces gouvernements de coalition composés de 5 ou 6 partis sont-ils une fatalité dans notre pays, avec l’inflation du nombre de ministères qui en découle, la récurrence des positions antagonistes, de passes d’armes et de confusions dans les décisions? A tel point que l’on ne peut plus aujourd’hui distinguer entre le politique qui gouverne au sein de la majorité et celui qui est dans l’opposition».

Autant dire, ajoute Aujjar, que le Maroc doit aujourd’hui concrétiser toutes les dispositions de la constitution et essentiellement celles du choix démocratique. Le nouvel esprit de solidarité, de confiance et de réconciliation des citoyens avec l’Etat, que l’on a retrouvé avec la crise épidémiologique, devrait être exploité pour réconcilier la population avec la politique et les partis, indique Aujjar. Encore faut-il que les partis fassent leur autocritique et réforment leurs structures pour ne plus être considérés comme des boutiques politiques qui n’ouvrent que le temps d’une élection, conclut le dirigeant RNIste.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du samedi 13 juin, que le président du groupe parlementaire istiqlalien, Noureddine Mediane, a émis le même avis sur ce point en affirmant qu’«il faut investir dans ce regain de confiance et de solidarité engendré par la pandémie pour lutter contre le phénomène de désaffection politique en encourageant les jeunes à s’impliquer dans la vie politique». Il faut, ajoute-t-il, que les partis politiques participent à la fabrication d’une carte politique à même d’ouvrir la voie à un gouvernement cohérent capable de faire face aux répercussions de la pandémie dans tous les domaines.

Et Mediane de marteler: «Nous, au sein du parti de l’Istiqlal, estimons qu’il faut tirer tous les enseignements de la crise épidémiologique pour réformer la sphère politique et mettre fin aux pratiques opportunistes et politiciennes qui ont contribué à décrédibiliser la vie politique dans le pays». Un réquisitoire qui n’pas empêché le dirigeant istiqlalien de tirer à boulets rouges sur les voix, souvent en provenance de l’étranger, qui appellent à la constitution d’un gouvernement technocrate dans le but, dit-il, de gommer les acquis démocratiques que le Maroc a cumulés depuis des années.

Par Hassan Benadad
Le 12/06/2020 à 21h37