Alors que les relations franco-marocaines retrouvent jour après jour leur cours normal, les grands perdants dans ce réchauffement diplomatique de l’axe Rabat-Paris, sortent du bois. Le célèbre avocat parisien, Maître Patrick Baudouin, vient de se fendre d’un article d’opinion publié, hier, dans les colonnes de Le Monde. Une tribune parue dans la rubrique idées mais qui contrairement à la majorité des articles de cette rubrique de la prestigieuse publication parisienne est en consultation payante. Il faut croire que le Maroc est un sujet qui vend bien…
Intitulée «Maroc: l’affligeante complicité de Paris», la tribune de Me. Baudoin est sévèrement critique à l’égard des nouvelles dispositions du protocole de coopération judiciaire entre les deux pays. L’avocat considère par exemple que les amendements de l’entraide pénale entre la France et le Maroc, accordent «une prime à l’impunité». Or, le royaume n’a fait que protéger sa souveraineté dans ces amendements en évitant à ses hauts responsables de se voir traînés devant les tribunaux sur la base de simples calomnies de repris de justice qui peuvent à tout moment inventer des histoires à dormir debout, soufflées par des parties qui veulent nuire au royaume.
Toute la démonstration de Me. Baudouin se base d’ailleurs sur le cas d’Abdellatif Hammouchi, le très compétent patron du contre espionnage marocain. L’avocat semble ne pas digérer (lui non plus) que la République reconnaisse au responsable sécuritaire marocain le travail remarquable de ses services en matière de lutte contre le terrorisme et qui a été plébiscité par bien des Etats avant la France. Me. Baudouin enrage aussi de voir qu’avec les nouvelles dispositions de l’accord de collaboration judiciaire, les poursuites infondées et farfelues contre le patron de la DGST marocaine tombent à l’eau. Pourquoi Me. Beaudoin s’indigne avec force trémolos contre la décoration de M. Hammouchi? Dans la signature de sa tribune, on trouve sa qualité d’avocat et de président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH). A aucun moment, Me. Baudouin ne mentionne qu’il est très impliqué dans le dossier contre lequel il s’indigne avec des envolées lyriques.
Avocat et juge?Dans sa tribune emphatique où il se permet de juger le Maroc comme la France, Me. Baudouin ne fait à aucun moment allusion aux affaires anti-Maroc, haussées au rang de l'une des spécialités de son cabinet situé sur les rives de la Seine. Un manque d’honnêteté intellectuelle qu’il cherche à compenser en brandissant son étiquette de Président d’honneur de la FIDH. Cette fédération qui, elle-même, ne cesse de reconnaître les avancées du Maroc en matière des droits de l’Homme, comme en témoigne sa participation remarquée lors du Forum mondial des droits de l’Homme, organisé à Marrakech en novembre dernier par le CNDH présidé par un certain Driss El Yazami (lui-même ancien vice-président de la FIDH).
Pourquoi Patrick Baudouin dissimule-t-il qu’il est l’avocat d’une des parties plaignantes ? Il aurait dû rappeler qu’il est l’avocat attitré du champion du monde du racket et du mensonge toutes catégories, Zakaria Moumni. Baudouin est d’ailleurs un habitué des clients à la moralité compromise. Il a défendu dans le passé un autre escroc notoire : Hicham Mandari… Zakaria Moumni qui sert de muse aux trémolos de Baudouin dans sa tribune dans Le Monde et qui se présente comme victime d’une séance de torture au Maroc, supervisée par le patron de la DGST himself (comme si Hammouchi n’avait que ça à faire) est le genre de voyou capable de proférer des menaces et des propos orduriers à un ministre de l’Intérieur. Oreilles sensibles s’abstenir…
C’est donc cela le modèle de vertu que nous sert Me. Baudouin dans sa tribune de Le Monde.
L’avocat de la bande à Moulay Hicham
Comment Me Baudouin a jeté son dévolu sur Zakaria Moumni ? Un début de réponse à cette question énigmatique pourrait être apportée quand on saura les liens qu’entretient Me. Baudouin avec le prince auto-banni Moulay Hicham. Un autre poulain du prince est d’ailleurs également représenté par Me. Baudouin: il s’agit du journaliste Ahmed Réda Benchemsi, poursuivi pour diffamation par Mounir El Majidi, secrétaire particulier du roi. Une question de bon sens: comment Zakaria Moumni, qui déclare faire de petits boulots de vigile, de même que Benchemsi, qui laisse entendre ne vivre que de ses piges, réussissent-ils à se payer les services d’un des plus grands cabinets d’avocat parisiens dont les honoraires font trembler les mains de PDG de multinationales au moment de libeller le chèque? Quand on sait que Moulay Hicham ne compte pas lorsqu'il s’agit de faire du tort à ceux qu’il se représente comme ses ennemis, on obtient vite le fin mot de l'histoire. Le dévouement des obligés du prince n’épargne aucun terrain, y compris Le Monde – un journal que Me. Baudouin défend aussi dans le procès intenté par Mounir El Majidi contre ce quotidien pour diffamation, suite à la publication d’un article en service commandé de Ahmed Reda Benchemsi. A ce rythme, on ne dénombrera dans les dossiers de l’avocat parisien que des affaires liées au Maroc. Ce qu’il s’est bien gardé de dire, ne serait-ce qu’une seule fois dans sa tribune.
En voyant donc Rabat et Paris se rabibocher, Patrick Baudouin sent que l’un de ses principaux fonds de commerce est en passe de perdre de la valeur. Et sentant qu’il n’aura certainement pas l’occasion de faire son show devant une cour de justice, il a préféré tremper sa plume dans une ostentatoire indignation pour commettre, dans les colonnes de Le Monde, une plaidoirie écrite où la mauvaise foi est plus qu’évidente. La démonstration de ce parti pris contre le royaume est facile à repérer quand Me. Beaudouin évoque le cas des deux journalistes français expulsés du territoire pour avoir tourné sans autorisation. Me Beaudouin a tendance à les présenter en tant que victimes, or le juriste chevronné qu’il est, sait très bien que les autorités marocaines n’ont fait qu’appliquer la loi. Mais il faut croire que pour ce défenseur/ chantre des droits de l’Homme et de l’Etat de droit, ces principes n’ont de sens que lorsqu’ils ont tendance à se transformer en «affaires»…