Les magistrats de la Cour des comptes ont entrepris d’éplucher les dossiers des grandes communes. Il s’intéressent particulièrement aux finances de ces communes et aux décisions de leurs dirigeants, qui feront l’objet d’une mission d’audit de contrôle. D’après le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans sa livraison du jeudi 21 mars, ces visites n'entrent pas dans le cadre des missions annuelles de contrôles menées par les Cours régionales dans différentes communes.
La commune urbaine de Tanger, dirigée par un retraité et ancien syndicaliste du PJD, également conseiller à la deuxième Chambre, est l’une des grandes communes concernées par cette mission, souligne le journal. Comme c’est le cas à Tanger, ajoute le quotidien, les présidents des autres communes concernées sont engagés dans une course contre la montre afin de mettre de l’ordre dans leurs dossiers et préparer tous les documents que les magistrats seront susceptibles de leur réclamer.
D’après le journal ces derniers comptent passer à peu près tout au peigne fin. Ils s’intéresseront certes à la comptabilité et aux finances des communes, mais aussi à la gestion administrative et aux marchés passés par la commune, à la gestion des ressources humaines et aux autorisations octroyées. Sur ce dernier point, précise Assabah, les magistrats entendent passer en revue les autorisations accordées dans différents domaines, mais également celles accordées puis retirées pour divers motifs.
Assabah rappelle, par ailleurs, que les missions effectuées par la Cour des comptes dans les communes se divisent en deux catégories: les missions programmées à l’avance et réalisées annuellement, menées généralement par deux magistrats sur plusieurs jours, et les missions spontanées, souvent ordonnées suite à des infractions relevées dans la gestion des communes qui en font l’objet.
C’est de ce deuxième cas qu’il s’agit actuellement, note le journal, précisant que, dans le cas de Tanger, les magistrats de la Cour des comptes planchent sur la manière dont ont été répartis et dépensés les 80 millions de dirhams qui constituent la dotation des quatre arrondissements que compte la ville, tous dirigés, d'ailleurs, par le PJD. Les magistrats devraient également, poursuit le journal, éplucher les dossiers de l’urbanisme et les infractions qui auraient été commises par les responsables de la commune dans ce domaine. A ce propos, Assabah cite, à titre d’exemple, le retrait d’une autorisation de lotissement initialement accordée à un promoteur qui s’était associé au ministère des Habous dans ce projet. D’après le journal, l’autorisation lui aurait été retirée juste parce qu’il s’agit d’un adversaire politique faisant partie de l’opposition au sein du conseil de la ville.