Les imams peuvent désormais contester les décisions du ministère des Habous

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Revue de presseKiosque360. Les imams des mosquées disposent désormais d’une voie de recours contre les décisions de leur ministère de tutelle. La commission chargée du traitement de leurs plaintes et doléances sera bientôt opérationnelle.

Le 02/01/2017 à 00h26

La Commission nationale de traitement des plaintes et doléances des préposés religieux s'apprête enfin à voir le jour. Deux ans et demi après la promulgation du dahir relatif à l'organisation des tâches des préposés religieux et à la définition de leurs missions, voici que l’une des dispositions de ce texte fondamental vient d’être activée. En effet, le dahir portant approbation du règlement intérieur de ce mécanisme, mis en place pour traiter les réclamations émanant des préposés religieux, vient d’être publié au Bulletin Officiel, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du lundi 2 janvier.

Le dahir en question nous éclaire sur la composition de la commission, fixe les modalités des recours et leur recevabilité. Il précise, de même, que seuls les préposés religieux et imams permanents ou contractuels peuvent faire recours à cette commission. Les faits contestés doivent être imputables au ministère de tutelle, concerner le requérant et présenter un préjudice réel et sérieux. Autrement, la requête, présentée obligatoirement par l’intéressé en personne ou une personne mandatée, ne sera pas recevable.Le règlement intérieur de la commission précise également que tous les recours portant sur des faits postérieurs à la promulgation du dahir du 20 mai 2014, relatif à l’organisation des tâches des préposés religieux et à la définition de leurs missions, sont recevables.

Avant de statuer sur ces recours, la commission est habilitée à effectuer sa propre enquête et même à faire appel, si nécessaire, à des experts externes. Elle dispose d’un délai d’un mois pour statuer et ses décisions sont prises à la majorité de ses membres. 

Dans une déclaration faite au journal, le secrétaire général de l’Alliance nationale des imams des mosquées parle d'«une initiative positive». Il se demande, toutefois, si ce mécanisme «est capable de résoudre tous les problèmes que rencontrent les imams dans l’exercice de leurs fonctions ou s'il ne s'agit que d'un moyen de les dissuader de recourir au tribunal administratif».A ce propos, souligne le journal, les principaux problèmes que rencontrent les imams concernent leur suspension ou leur révocation, ainsi que l'interdiction de prêche. En effet, rappelle le journal, ce sont quelque 157 imams qui ont été révoqués, suspendus ou interdits de prêche entre 2003 et 2012.

A noter que la récente révocation, à Fès, du khatib de la mosquée Ibn Tachfine, un proche du PJD, et d’un imam salafiste, à Tinghir, a suscité la colère du Mouvement unicité et réforme (MUR) et des salafistes. A Fès, cette décision a même créé un précédent. En effet, les croyants ont décidé, pour la première fois et en guise de protestation, de boycotter la prière du vendredi.

Par Amyne Asmlal
Le 02/01/2017 à 00h26