Les habitants de la localité de M’Hiriz s’insurgent contre le chef du Polisario

DR

La visite controversée de Mohamed Abdelaziz à M’Hiriz a été ponctuée par de vives protestations de la part des habitants de cette localité située dans la zone tampon. En cause, le refus du chef du Polisario d’écouter les doléances de cette population livrée en pâture à l’incurie.

Le 07/10/2015 à 18h49

La tension a atteint des sommets lors de la dernière visite à M’Hiriz du secrétaire général du Polisario, Mohamed Abdelaziz. Les habitants de cette localité située dans la zone tampon où s’est rendu le chef du front séparatiste à l’occasion de l’Aïd Al Adha, en violation flagrante de l’accord du cessez-le-feu du 12 octobre 1991, ont organisé, les 24 et 25 septembre derniers, un sit-in pour protester contre le refus de Mohamed Abdelaziz de les recevoir en audience pour lui faire part de leurs doléances", dévoilent les sources du Le360.

Ce sit-in, organisé devant la soi-disant «4ème zone militaire» des séparatistes, a été marqué par la participation de onze chioukhs et notables de cette localité marocaine, évacuée par les Forces armées royales dans le seul but de préserver l’accord de cessez-le-feu mais que le Polisario considère, mensongèrement, comme étant un «territoire libéré».

Le refus de Mohamed Abdelaziz de recevoir les protestataires a rajouté à la tension déjà vive que vit la population de cette localité déshéritée, en raison de la hausse des prix du carburant, la pénurie de l’eau potable et l’insuffisance des produits alimentaires destinés aux habitants de cette zone.

Autant de problèmes dont les habitants de M’Hiriz, coiffés par les onze chioukhs et notables, voulaient faire part au chef du Polisario mais auxquels ce dernier a préféré faire la sourde oreille, à la faveur d’une tension qui n’est pas près de s’apaiser.

En effet, les protestations se sont poursuivies, sur les lieux, même après l’Aïd Al Adha. Et pour cause, la situation va de mal en pis dans cette zone qui cristallise à elle seule l’inquiétude de toute la population sahraouie.

M’Hirirz, les raisons de la colère

A l’origine de cette colère croissante à M’Hiriz, il y a «le détournement vers la Mauritanie, pendant dix-huit mois, de la moitié de la dotation en carburant destinée à cette localité (40 tonnes par mois), avant d’être confisquée dans sa totalité par la direction des séparatistes depuis les deux derniers mois", expliquent nos sources.

«Face à cette situation, le Polisario a acheminé, le 29 septembre 2015, une quantité de carburant que les éléments de la 4ème Région ont distribué aux revendeurs installés dans la localité de M’Hiriz, auprès desquels s’approvisionnent les populations locales», relèvent encore les mêmes sources. Et d’ajouter : «L’Algérie fournit une quantité de 200 tonnes de carburant destinée aux Sahraouis évoluant en zone extra-muros, au prix de 2.800.000 dinars algériens (196.000 DH), que la direction du Polisario revend au prix de 9.000.000 dinars (630.000 DH) aux revendeurs locaux, réalisant, ainsi, un bénéfice mensuel de 434.000 DH».

Et ce n’est pas tout! Cette quantité, toujours selon nos sources, est répartie entre les habitants de Bir Lahlou (10 tonnes), Zoug (10 tonnes), Mijek (10 tonnes), M’Hiriz (40 tonnes), Tifariti (40 tonnes) et Bir Tighissi (80 tonnes).

Pour précision, Bir Tighissi est le point de passage obligé pour le Polisario pour se déplacer entre les parties nord et sud de la zone extra-muros du Sahara marocain.

Par Ziad Alami
Le 07/10/2015 à 18h49