Les véritables intentions des membres de la Chabiba Islamiya, accusés notamment d’avoir trempé dans l’assassinat du leader socialiste Omar Benjelloun, commencent à être dévoilées au grand jour. Car, si six membres étaient rentrés au Maroc le 26 avril dernier après l’abandon de toutes poursuites à leur égard et les assurances du ministre de la Justice qu’ils ne seront nullement inquiétés, cela ne semble pas faire l’affaire de ceux qui continuent à vivre loin de leur pays. C’est surtout le cas des leaders, soit les hommes du premier cercle de Abdelkrim Moutii qui se trouverait actuellement à Londres après la chute du régime de Kadhafi qui lui garantissait plus que le gîte et le couvert. Selon Al Massae, dans son édition de ce mardi 5 mai, aussi bien Abdelkrim Moutii, Hassan Bakir que Mohcine Bennasser refusent de rentrer au Maroc tant qu’une solution politique n’est pas trouvée avec l’Etat marocain. Hassan Bakir, secrétaire général de la Chabiba Islamiya, a diffusé un communiqué affirmant que seul un dialogue sérieux et dans la dignité pourrait déboucher sur une solution.
S’intéressant au même sujet, Akhbar Al Yaoum est plus explicite. «Moutii et ses camarades veulent l’innocence avant de rentrer au Maroc», titre le journal. Citant l’avocat Mohamed Ammari, qui a défendu plusieurs figures d’entre eux, le quotidien affirme que les leaders de la mouvance de Moutii, dont trois condamnés à mort par contumace, refusent l’offre de rentrer dans le cadre d’une prescription et veulent être déclarés innocents. Mieux encore, ils chercheraient à avoir des garanties pour pouvoir s’activer librement en tant que composante de la mouvance islamiste marocaine. D’après plusieurs éléments en provenance de cette "organisation", c’est Abdelkrim Moutii et ses principaux lieutenants qui bloquent sur la question de la prescription. Ils ne voudraient pas avoir de mauvaises surprises au cas où ils rentreraient au pays. A moins encore qu’ils ne cherchent à avoir droit à plus que la réconciliation: un mécanisme par lequel ils auraient droit à une sorte de réhabilitation. Et, pourquoi pas une indemnisation comme cela a été fait avec les victimes des années de plomb à travers le CCDH, puis avec l’IER ?