Salaheddine Mezouar, président du parti du Rassemblement national des indépendants (RNI), a décidé, en début de semaine et avec l'accord des membres de son parti que ce dernier suspendrait désormais sa participation aux réunions de concertation que chapeautent les départements de l’Intérieur et de la Justice et des libertés publiques, dans le cadre des préparatifs des échéances législatives du 7 octobre prochain, fait savoir le journal Assabah dans sa livraison de ce mercredi 9 mars 2016. Cette décision, prise à l’issue d’une réunion du Bureau politique du parti de la Colombe, ajoute le journal, entend à la fois transmettre officiellement le mécontentement du RNI après les critiques «sévères» qu'ont essuyées certains de ses dirigeants politiques, sur fond d’affaires de «prévarication électorale», comme elle entend exprimer la solidarité du parti avec ses membres inculpés par la justice. Partant, le parti ne sera pas présent à la réunion prévue mardi au siège du ministère de l’Intérieur avec les secrétaires généraux des partis politiques. Une réunion où doivent être débattus plusieurs sujets en relation avec les législatives d’octobre prochain, notamment le seuil électoral, la liste des jeunes et des femmes, ainsi que la participation des Marocains résidents à l’étranger à ces échéances, écrit Assabah. Et le quotidien de rappeler que la justice avait condamné, à Nador, Abdelkader Salama, membre du Bureau politique du RNI et vice-président de la Chambre des conseillers, à huit mois de prison ferme, et l'avait interdit de candidature durant les deux mandats prochains. Même son de cloche à Agadir, ajoute Assabah, où le tribunal de première instance a condamné, en début de semaine, Mohamed Bouhdoud Boudlal, un autre membre du Bureau politique, à une peine de quatre mois de prison avec sursis, assortie de même d’une interdiction de se présenter pour les deux mandats prochains. Or, la direction du RNI estime qu’il s’agit là de procès sélectifs ciblant les dirigeants du parti de la Colombe, d’autres membres du PJD, impliqués également dans des dossiers de «corruption électorale», ayant été récemment innocentés par la justice. Dans ce cadre, Mezouar a mis en garde contre l’instrumentalisation de la justice pour servir des agendas politiques.
Par Mustapha Nouri
Le 08/03/2016 à 20h19