Mohamed Najib Boulif, ministre PJD délégué au Transport, ne briguera pas un quatrième mandat de député. Elu pour la première fois en 2002 à Tanger, il a renoncé à se présenter comme candidat tête de liste aux prochaines législatives du 7 octobre, rapporte le journal Al Akhbar dans son édition du jeudi 4 août. En effet, la liste des candidats soumise pour approbation, mardi 2 août, tard dans la soirée, au secrétariat général du parti ne comporte pas le nom du ministre.
Le journal rappelle que l’élaboration de la liste des candidatures du PJD dans la circonscription de Tanger-médina a nécessité des tractations marathoniennes qui ont duré plusieurs semaines, la procédure mise en place par le parti pour le choix de ses candidats étant lourde et complexe.
Cela dit, le ministre a pris la décision de ne pas chapeauter la liste des candidats de son parti, affirme le journal, pour éviter des dissensions au sein du parti. La décision a néanmoins surpris et n’a pas manqué de perturber les calculs des islamistes du PJD à l’échelle locale. Il faut dire que le ministre, qui s’était déjà présenté en 2011 comme tête de liste du PJD à Tanger-médina, a été au centre de la guerre de clans qui sévit dans les instances locales du parti etce, depuis longtemps. Cette guéguerre oppose les membres du Mouvement unité et réforme, (le MUR, matrice du PJD) et les autres militants qui ont rejoint le parti récemment et n’ont jamais fait partie du mouvement.
Ainsi, le retour en force des faucons appartenant au MUR s’est traduite par une mise sur la touche des cadres politiques du parti et risque de le vider de ses compétences. Cette purge, affirme le journal, est menée par le parlementaire, élu sur la liste des jeunes, et le président de l’arrondissement de Béni Makada, Mohamed Kheyyi. Elle ne manquera pas de faire éclater le parti au niveau local. Cette tentative de prise en main du parti par les militants du MUR a fait nombre de mécontents qui menacent de soutenir et même de voter pour les adversaires du PJD au prochain scrutin du 7 octobre.
L’acte du ministre, affirme le journal, peut être considéré comme une tentative de calmer les esprits, le temps que passent ces élections considérées comme cruciales pour l’avenir des islamistes du PJD.Le journal rappelle, par ailleurs, que le parti est sur le gril depuis que l’un des proches du président du Conseil de la ville et le président de l’arrondissement de Souani, un nouveau venu au parti, qui jouissent d’une popularité au niveau local et espèrent bien se retrouver en position avancée sur la liste des candidatures du parti, ont senti le tapis se dérober sous leurs pieds. Il se sont rendus compte que le président de l’arrondissement de Béni Makada, le jeune député sortant Mohamed Kheyyi, et son clan tentaient, en coulisses, de les écarter et d’imposer des membres du MUR sur la liste des candidats.
Pour rappel, la liste conduite par Najib Boulif aux dernières élections anticipées de 2011 a remporté trois sur les quatre sièges que compte la circonscription de Tanger-médina. Il a néanmoins dû renoncer à son siège et, donc, à son troisième mandat successif depuis qu’il a été nommé ministre, pour cause d’incompatibilité.Il faut préciser que depuis le dernier congrès extraordinaire du parti, le secrétaire général dispose du pouvoir d’imposer n’importe quel candidat de son choix dans une circonscription donnée, sans avoir à rendre compte aux bases du parti. Rien n’empêche donc Abdelilah Benkirane d’imposer son ministre comme candidat tête de liste dans la même circonscription de Tanger-médina ou dans une toute autre circonscription.